La liste des candidats déclarés à l’élection présidentielle de 2024 s’allonge avec l’ancien ministre des transports aériens et du tourisme. Alioune Sarr, a annoncé samedi, sa candidature à la présidentielle de 2024, lors de sa convention d’investiture par la CAP2024 au Cices.
Après les concertations des différents responsables de Cap2024 qui donnent le feu vert au candidat déclaré, celui-ci accepte la main tendue et s’engage pour être le 5e président de la République du Sénégal.
Le maire de Noto-Diobass et candidat de Cap2024 annonce de nouvelles réformes avec particulièrement la gouvernance. Il souligne entre autres la séparation du Président qui ne sera plus chef de parti, mais également, dans la justice, Alioune Sarr compte changer le conseil constitutionnel en cour constitutionnelle. Avec Cap2024, le président de la République ne sera plus à la tête du conseil supérieur de la magistrature. La famille et l’école seront renforcées ainsi que le respect de l’humain qui sera selon Alioune Sarr, au cœur de ses priorités.
Voici l’intégralité de sa déclaration de candidature
Chers responsables de la CAP 2024,
Chers Leaders de Parti invités,
Chers Alliés,
Distingués Invités,
Chers Compatriotes,
Chers Camarades,
Permettez-moi à l’entame de mon propos de rendre grâce à Dieu qui nous a permis d’être là aujourd’hui, et de m’incliner pieusement devant son Prophète PAIX ET SALUT SUR LUI.
Je voudrais ensuite, rendre hommage à mes parents qui par l’éducation, et les valeurs qu’ils nous ont enseignés, ont fait de moi, cet homme qui aujourd’hui partage avec vous, sa vision pour le Sénégal, ses valeurs et ses idées, et qui nous vaut l’événement de ce jour.
Je voudrais aussi et certainement remercier, toutes celles et tous ceux qui ont travaillé sans relâche à travers le Sénégal et dans la diaspora, pour asseoir ma conviction pour une candidature à la présidentielle de 2024.
Vous l’avez fait, avec courage et sincérité, de manière ouverte et déterminée à travers des assemblées générales suivies de déclarations publiques, au Sénégal et dans la Diaspora, toutes bien relayées par les médias que je félicite et j’encourage pour leur professionnalisme et pour leur objectivité.
Je voudrais enfin remercier chaleureusement les leaders de Partis politiques, mouvements de soutien, et organisations citoyennes pour votre présence fraternelle, qui témoigne de votre conviction que le Sénégal est UN et qu’ensemble nous devons participer à sa construction et à son rayonnement.
Je voudrais enfin vous remercier tous en vos noms, rangs et qualités pour votre engagement à marquer d’une pierre blanche l’histoire politique de notre pays en ce jour 13 Mai de l’AN de Grâce 2023.
Je sais pouvoir compter sur votre soutien indéfectible, car nous avons une passion commune pour notre pays le Sénégal, passion qui fut la raison de nos combats et nos luttes d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
Chers compatriotes,
Je mesure l’ampleur de la responsabilité et de la charge. Je mesure aussi la profondeur et le sens de l’appel, que dis-je de l’interpellation, qui m’est adressée venant des profondeurs du pays, des vaillants citoyens qui se lèvent tôt dans les villes, des enseignants, des chefs d’entreprises du secteur formel comme celui dit informel, des artisans, agriculteurs, pêcheurs, des jeunes, des femmes et des personnes du 3ème âge.
Avec humilité et une grande ouverture je vous dis Oui.
J’accepte d’être votre candidat à l’élection Présidentielle en 2024.
Oui, chers compatriotes. Parce que nous partageons la conviction que notre pays, le Sénégal est à un tournant décisif de son avenir dans un contexte national de tension politique réelle, aggravée par une crise multiforme induite par les effets de la géopolitique mondiale, avec ses conséquences politique, économique, sécuritaire, sanitaire et alimentaire.
Face à ce contexte nouveau, Notre pays a besoin, tout en consolidant ses acquis, de mettre en place de nouveaux instruments et de nouvelles stratégies pour les juguler, en puisant les avantages des nombreux atouts que nous offrent nos terroirs.
Ainsi, des réformes essentielles sont nécessaires pour changer de paradigme. Mais ces réformes ne seront efficaces que si elles sont adossées à nos valeurs cardinales africaines et sénégalaises d’honnêteté, de loyauté, mais surtout de respect et de solidarité. Le respect de l’humain sera au cœur de nos priorités.
Nous les ferons ensemble dans la concertation, l’écoute bienveillante pour laisser à nos enfants et petits-enfants un Sénégal où il sera possible de vivre en paix, de travailler et de réussir sans avoir besoin de tenter l’aventure du « Barsa ou Barsakh ».
« Dotouniou sétane souniouy ndaw di dieuli gal yi! »
La morale et la fibre patriotique vis-à-vis d’un pays qui nous a tout donné nous l’impose.
Nous nous y attellerons avec l’aide de Dieu et de nos compatriotes comme par le passé, en donnant le meilleur de nous-même à notre pays, qui nous a tout donné.
Nous devons nous réconcilier autour de l’essentiel, en pensant aux couches vulnérables et aux plus fragiles d’entre nous, et en consolidant les ponts de la solidarité, de la générosité et de la tolérance qu’ont bâti nos anciens et nos illustres guides religieux musulmans, chrétiens et coutumiers qui nous servent de référence et de boussole.
Cette posture principielle est la trame de notre vécu de tous les jours. Elle est adossée à des valeurs de base de notre société, de probité et de loyauté, mais aussi de Ngor, de Jom, de Teggin et de Kersa, en ces temps d’incertitudes et de repères brouillés où la violence verbale et parfois même physique tend à être banalisée au sein des familles et dans l’espace public.
C’est cette posture articulée à notre profond enracinement dans la société sénégalaise en majorité jeune et vivant en milieu rural et opérant dans le secteur informel, qui fonde notre attachement à la Social-démocratie, et qui justifie notre ouverture aux forces sociales et en particulier à celles de la gauche démocratique et aux valeurs que nous partageons.
C’est pourquoi, le cadre des Assises nationales qui a été un moment fort de consensus national, nous servira de socle pour initier des réformes institutionnelles en profondeur, afin d’arriver à un équilibre tant souhaité des trois pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, et ainsi, positionner notre pays dans le cercle restreint des démocraties majeures où seuls 2 mandats seront possibles pour le Président de la République.
Ainsi, je proposerai à notre peuple, une incompatibilité entre les fonctions de Président de la République, Chef de l’exécutif qui détermine la politique de la Nation, et le statut de Chef de parti ou de coalition de partis politiques.
Notre conviction est que l’Etat doit être au- dessus des organisations partisanes pour des raisons que nous connaissons tous.
Dans la même foulée, je proposerai à notre peuple que le Président de la République, Chef de l’exécutif ne préside plus le Conseil supérieur de la Magistrature pour renforcer l’indépendance de notre justice.
Toujours au titre de réforme, je proposerai à notre peuple la Création d’une Cour Constitutionnelle, dont le Président sera élu par ses pairs, à la place de l’actuel Conseil constitutionnel.
Dans le même ordre d’idée, je proposerai, au regard du rôle éminemment important que joue la Diaspora de notre pays, la création d’un Conseil consultatif des sénégalais de l’extérieur. Ainsi, les fils du Sénégal d’ici et d’ailleurs, en synergie participeront à la conception et à la mise en œuvre par le gouvernement de toutes les politiques touchant la vie de nos compatriotes vivant à l’extérieur du pays.
Chers compatriotes,
Notre démocratie représentative a connu des moments de profonde mutation, c’est pourquoi nous allons initier une démarche concertée, avec les acteurs politiques et la société civile, en vue d’augmenter le nombre de députés sur liste proportionnelle lors des élections législatives, pour une assemblée encore plus inclusive et dotée d’outils modernes de travail.
A ce titre d’ailleurs, j’engagerai notre pays dans la voie d’une digitalisation intégrale de toute notre administration centrale, territoriale et déconcentrée. Le faisant nous ferons un pas décisif dans la modernisation de notre administration pour améliorer ainsi son efficacité mais aussi générer des milliers d’emplois dans le secteur dynamique des technologies de l’information et de la communication où le Sénégal a des atouts certains.
Mon expérience de Maire, me permet de proposer une réforme de la fiscalité locale qui permettra d’aller vers une autonomie financière de nos collectivités territoriales pour une meilleure prise en charge des besoins de nos populations pour un développement effectif, solidaire et durable de nos territoires.
Il s’agira de leur permettre, en plus des fonds de concours et de dotation, de créer et de collecter des impôts locaux, sous le contrôle des institutions spécialisées de l’Etat. Ces moyens permettront ainsi , en particulier de renforcer le système de santé de proximité, en équipant les postes de santé en ambulances, matériel médical et personnel qualifié.
A côté de ce système de santé de proximité dans les communes, l’État procèdera à des investissements publics massifs et fera la promotion de l’investissement privé dans le secteur de la santé, pour un accès à des services de santé accessibles et de qualité, pour nos populations et pour les étrangers qui vivent parmi nous.
Il nous faut asseoir les conditions d’un développement économique qui valorise la performance de nos entreprises, qui sont les moteurs de la création de richesses et d’emploi dans un contexte de mise en œuvre de la ZLECAF et du projet de Marché Unique du Transport aérien en Afrique (MUTTA) où le Sénégal doit tenir sa place.
L’insécurité dans notre sous-région et le terrorisme nous imposent de nous rassembler au-delà des clivages partisans, car les enjeux de stabilité de la Nation sont en cause.
Élu, je serai le Président de tous les Sénégalais réconciliés et rassemblés, pour un Sénégal juste et solidaire apte à relever les défis de notre développement, notamment l’autonomisation économique de nos braves Femmes et nos jeunes, des villes et des campagnes, impactés plus sévèrement par la dégradation continue du pouvoir d’achat de nos compatriotes .
AINSI, avec empathie et détermination nous corrigerons les écarts de plus en plus profond entre nos concitoyens, entre le « Goorgoorlu » et celui qui a un « Bras long »
Le Sénégal post 2024 devra être celui de l’abondance grâce à une mise en valeur d’une agriculture résiliente et durable qui consolide nos acquis, avec la création d’une classe moyenne agricole, à travers la mise en place de nouveaux instruments comme l’assurance agricole et la promotion de jeunes entrepreneurs agricoles à travers l’aménagement de fermes intégrées dans les communes, avec des investissements massifs dans la culture sous serre, les Bâtiments avicoles fermés, la riziculture, l’arboriculture, l’Horticulture et l’élevage de vaches laitières pour résorber définitivement notre déficit commercial dans les produits alimentaires de base. Car, il est anormal que le Sénégal continue à allouer des milliards de devises pour importer des produits comme le lait, la viande ou même certains fruits.
Évidemment, l’Etat tiendra compte des transitions agro-écologiques avec les effets du changement climatique, et accompagnera ces jeunes entreprises dans la conservation des sols, l’accès aux financements, aux énergies renouvelables et aux techniques modernes d’Irrigation, aux fertilisants de qualité et au matériel agricole qui doivent être produits localement par nos artisans.
Par ailleurs, la valorisation de nos énormes ressources minières et d’hydrocarbures, à travers une industrialisation verticale de ces filières, générera dans notre pays les milliers d’emplois pour notre jeunesse, dans une parfaite transparence et en adéquation avec nos valeurs de gestion des affaires d’un Etat de droit et démocratique, de notre culture de paix, de solidarité et de justice.
Chers compatriotes,
Le Sénégal aura dans 10 ANS près de 15 millions de jeunes qu’il faudra loger, éduquer et former et à qui il faudra trouver un emploi décent. Que Faire alors face à cette énorme opportunité qui peut se transformer en menace si on ne fait rien ?
Ma conviction est qu’il faut résolument nous engager dans la voie de l’industrialisation de notre pays à partir de notre énorme capital minier, d’hydrocarbures et de notre potentiel halieutique, agricole et technologique, ainsi qu’une valorisation de l’entreprise et de promotion de l’entreprenariat notamment chez les jeunes et les femmes.
Ainsi, avec la transformation sur notre territoire de nos produits agricoles, horticoles, forestières, et surtout de nos ressources minières et énergétiques, le Sénégal s’inscrira dans les chaînes de valeur mondiales et générera des milliers d’emplois que nos écoles de formation et nos universités auront déjà préparé.
«Produire sur place, Transformer sur place, Consommer sur place et Exporter» serait le leitmotiv pour adresser les véritables problématiques de l’emploi des jeunes, de la sécurité alimentaire, mais aussi de la création de richesses.
Chers compatriotes, chers camarades, chers amis,
Si nos compatriotes me font confiance en 2024, dans le domaine de la gouvernance publique, je soumettrai à notre peuple une réforme des corps de contrôle qui fera de la Cour des comptes l’institution supérieure de contrôle des finances publiques de l’Etat et des collectivités locales, dotée de moyens conséquents et bien entendu une valorisation de son personnel.
C’est ainsi que la réforme qui sera proposée procèdera à une harmonisation, un alignement et une meilleure coordination avec les autres corps comme l’ IGE, l’Ofnac, l’Armp, la Centif et les Inspections internes dans les ministères (IAAF).
Vous l’aurez compris, notre Sénégal d’aujourd’hui peut devenir un Sénégal meilleur demain, grâce à la création massive d’un écosystème d’entreprises dans l’industrie par la transformation de notre capital minier, nos matières premières, soutenue par une puissante banque nationale de développement offrant des conditions préférentielles de crédit à nos PME et où nos ressources tirées de nos hydrocarbures seront logées en priorité.
Elu, nous accompagnerons notre secteur privé pour promouvoir des champions nationaux dans les filières à forte valeur ajoutée, comme le fer, le cuivre, le chrome, le nickel, l’or, le zircon, le titan, le Pétrole, le Gaz, l’Attapulgite, les Phosphates,… à travers des partenariats gagnants pour notre pays et pour notre jeunesse.
La promotion de nos exportations et l’aménagement de parcs logistiques sera une de nos priorités pour permettre à nos entreprises de gagner de nouveaux marchés à l’extérieur et notamment sur le marché sous régional et continental africain. Ma conviction, est que l’intégration sous régionale dans la Cedeao et continental africaine de la Zlecaf doit être une réalité économique avec la suppression de toutes les barrières commerciales et la circulation fluide pour nos chefs d’entreprises. Ce sera un de mes engagements dans les instances sous régionales africaines, mais aussi mondiales pour porter la voix de notre pays, qui doit asseoir son développement et garder ses valeurs de pays de la Teranga. Nous affirmons aussi, que notre pays se développera en nouant des partenaires gagnants, pour permettre à nos entreprises de bénéficier de transferts des technologies et des capitaux indispensables à une transformation profonde de notre économie dans le sens des intérêts de notre pays.
Notre diplomatie devra être davantage économique et réorientée vers la promotion des investissements vers le Sénégal et de nos exportations dans les marchés des pays couverts par nos ambassades.
Vous le savez, chers compatriotes, sans vous, il sera difficile de relever le défi de l’éducation et de la formation professionnelle, pour offrir à nos jeunes une compétence alignée sur les besoins des entreprises. C’est le lieu pour moi d’adresser un message d’espoir aux enseignants qui constituent un corps essentiel dans notre pays. C’est grâce à eux que nous disposons d’une élite qui fait la fierté du Sénégal ici et ailleurs. Nous leur devons respect et attention. Les enseignants seront nos partenaires déterminants dans notre stratégie de transformation de notre pays, le Sénégal.
Quant aux artisans du secteur informel, aux agriculteurs, aux pêcheurs, qui gèrent des entreprises pourvoyeuses d’emploi importants, et qui sont par ailleurs des lieux d’apprentissage, la revalorisation de leur secteur et de ses acteurs passe par la facilitation de leur insertion industrielle à travers une modernisation de leurs outils et modes de production et bien sûr leur accès aux matières premières produites localement comme l’or, mais également leur accès aux financements grâce à notre banque nationale de développement.
Ces artisans, sont souvent oubliés dans les politiques d’aménagement de nos villes où se trouve leur lieu de travail. Nous leur proposons dans notre projet de leur rendre la dignité de leur fonction sociale pour leur permettre d’accéder au foncier dans chaque commune où ils opèrent, ainsi qu’aux marchés correspondants à leur secteur d’activités. Dans chaque aménagement urbain communal, il sera proposé une zone économique dédiée aux entreprises artisanales et industrielles.
Nous vous tendons la main à tous pour, qu’ensemble avec toutes les forces de progrès, de la Diaspora comme d’ici, bâtir, créer ensemble et vivre ensemble dans un Sénégal nouveau, apaisé et conscient des défis qui nous attendent afin que demain, nous puissions avec fierté l’exhiber face à la postérité, comme nous le faisons aujourd’hui avec nos vaillantes équipes nationales dans le domaine du sport. S’appuyant sur le talent de nos jeunes athlètes, l’Etat amplifiera son appui aux fédérations et aux centres de formation ainsi que les investissements, en créant des Instituts et complexes sportifs de très haut niveau, de rang mondial, pour accueillir nos meilleurs talents.
Je ne saurais terminer mon propos sans lancer cet appel venant du cœur, à votre cœur battant, vous, augustes combattants de notre Sénégal. Sachez que ce combat est né avec vous, pour nous et pour nos enfants, et ne saurait nous mener vers la victoire que si nous unissons nos forces, rassemblés, déterminés et mobilisés.
Pour notre Sénégal à nous tous, sacrifions-nous, sans répit et sans repos, battons-nous, sans peur et sans crainte comme des soldats, car seule l’histoire et la postérité seront notre seul et unique juge pour lesquels nous avons le devoir de tout donner sans rien attendre en retour sinon le sentiment du devoir accompli.
Ensemble c’est possible ! Si vous êtes d’accord, je vous réitère mon OUI pour la candidature à l’élection présidentielle de 2024, et vous donne rendez-vous très bientôt.
Vive la CAP 2024
Vive le Sénégal réconcilié avec lui-même dans la PAIX
Vive l’Afrique
Dieureudieuf
Diokondial paakh fogolee Sereer
A Jaraama
Mbooloo Nissafoul
Président Alioune Sarr
Déclaration de Candidature de M. Alioune Sarr 13 mai 2023