Nous avons eu droit ,comme d’habitude ,à deux korité religieuses. Nous avons eu droit également à deux korité sociales.
Je regrette mon ancienne cité , regrette mes colères contre les sonneries intempestives d’enfants jusqu’au soir , venus d’autres quartiers , je regrette cette monnaie qu’il fallait assurer pour la distribution, des pièces aux billets, je regrette de n’avoir pas vu des enfants muer de la voie, devenir de jolies jeunes femmes au fil des ans venir pour un ziyaar de grands et non un ñaan ndëwenel d’enfants, le laissant aux plus petits
Korité nouvelle dans un nouveau quartier: pas de muezzin entendu, pas d’infos, mosquée la plus proche fermée la première korité, retard la seconde korité, prière dans la rue entre des voitures, des chantiers d’immeubles imposants en pause.
Retour à la cité , puis silence radio: pas d’enfants, pas de voisins pour la traditionnelle demande de pardon, des voisins d’immeuble allés fêter dans leurs régions d’origine,pas de ndëwenal, pas de tenues chatoyantes de petits garçons, pas de perles multicolores de tresses des fillettes en talons et maquillées pour l’occasion.
Heureusement que les vieux amis sont venus pour le traditionnel ziyaar , aux pas alourdis par le temps qui passe sur nous.
Heureusement que les vieilles amies se sont retrouvées un temps, oubliant l’écran du téléphone entre les souvenirs, les rires, les taquineries.
C’est donc ça la korité dans les nouveaux quartiers?
Sans âme.
Vivement que la korité prochaine me trouve dans un vieux quartier, dans un quartier populaire , avec âme, ou sous un toit en zone semi-rurale , loin du marbre froid des bâtisses des nouveaux quartiers , individualistes.
Je ne connais pas ça!
Je ne veux pas connaître ça!
Adama SIDIBE
Professeure d’anglais UCAD