La FACS dénonce la coupure du signal de Walf TV par le CNRA et exige son remplacement par la nouvelle Autorité de régulation de la la chaine de la Valeur audiovisuelle
Le Bureau Exécutif National de la Fédération des Acteurs de la Communication et de l’information du Sénégal (FACS) s’est réuni le vendredi 17 février 2022 à Dakar pour statuer sur la coupure du Signal de Walf TV.
Le Bureau Exécutif de la FACS après avoir salué la forte mobilisation des acteurs de la presse et des sénégalais épris de justice et de liberté cet après-midi devant le siège de Walfadjri, marque toute sa solidarité au Groupe Walfadjri.
Le Bureau de la FACS condamne fermement la coupure abusive et illégale du signal de Walfadjri par le Conseil National de régulation de l’Audiovisuel, (CNRA), un organe dont l’existence juridique a été rendue caduque par l’entrée en vigueur du code de la presse de 2017 et exige le rétablissement sans délai du signal.
La FACS considère que la décision de BabacarDiagne de sanctionner la télé Walfadjri d’une coupure de 7 jours est une agression grave à la liberté de la presse au Sénégal. Dans sa forme comme dans le fond, elle est contraire aux dispositions du code de la presse qui définissent les sanctions administratives applicables à la communication audiovisuelle, notamment les articles 210 et 211 du code.
Pour la Facs, en plus d’être contreproductive, cette décision, d’une époque révolue, est une grosse balafre de plus portée à l’image de la démocratie sénégalaise après une longue liste d’agressions contre les libertés : l’acharnement sur Pape AléNiang emprisonné de manière arbitraire et injuste, et le blocage des comptes de sociétés membres du Groupe DMEDIA pour ne citer que ces deux-là.
Craignant une stratégie de musellement de la presse par le régime actuel au pouvoir, la FACS exige la dissolution sans délai du CNRA par l’abrogation de la loi 2006- 04 du 04 janvier 2006 portant création du CNRA, et la création de la haute autorité de régulation de la chaîne de valeur audiovisuelle prévue dans le code de la presse.
Elle demande aussi le vote d’une Loi spécifique sur l’accès à l’information pour permettre l’épanouissement du droit à l’information qui est garanti par l’article 8 de la Constitution.
Enfin, la FACS recommande un toilettage complet du code de la Presse pour y enlever les articles liberticides dont :
– l’Article 5 du Code de la presse qui limite de fait la liberté d’action du journaliste par cette notion fourre-tout de « secret-défense » grâce à laquelle un journaliste pourrait être poursuivi pour tout et n’importe quoi.
– les Article 192 et 193 portant sur les sanctions administratives appliquées aux entreprises de presse et qui donnent la possibilité, en cas de circonstances exceptionnelles, à l‘autorité administrative compétente (Gouverneur, Préfet ou Sous-préfet) , d’ordonner la saisie des supports de diffusion d’une entreprise de presse, la suspension ou l’arrêt de la diffusion d’un programme, la fermeture provisoire de l’organe de presse, sans le contrôle du juge.
Le Bureau Exécutif National de la FACS entend poursuivre son combat pour une révision en profondeur du code de la presse, et invite tous les acteurs des médias à venir se joindre à ce combat. Elle les invite à faire bloc derrière le Groupe Walfadjri pour le rétablissement sans délai de son signal et le respect de ses droits.
Dakar le 17 Février 2023
Le Bureau Exécutif National