Le Sénégal vient de participer aux côtés de la Gambie au forum de Bissau, tenu ce 18 Mai 2022 en Guinée-Bissau voisine.
En effet, cette rencontre entre ces trois pays frontaliers, producteurs d’anacarde, a été un moment d’échanges fructueux autour de la mise en place d’un marché unique du cajou. D’où l’occasion, pour la délégation sénégalaise, conduite par le Directeur général de l’Organe de Régulation du Système de Récépissé d’Entrepôt de marchandises au Sénégal (ORSRE), Driss Junior Diallo, représentant le ministre du Commerce et des PME, madame Aminata Assome Diatta, de présenter les forces de cet outil innovant de financement.
Le Système de Récépissé d’Entrepôt (SRE), mécanisme Sénégalais expérimenté par l’ORSRE pour faciliter l’accès des acteurs aux financements, y a été jugé pertinent par les participants. Et qu’il est temps, dans le cadre de la création du marché unique du cajou, de faire bon usage de cet outil à dupliquer dans les pays concernés dans le cadre du partage d’expériences.
« La réalité est que la porosité des frontières des 3 pays entraîne un flux énorme de noix de cajou non contrôlés qui transitent de part et d’autre. Ce problème lourd de déperditions, de pertes économiques trouverait une solution efficiente dans le cadre d’un marché unique de cajou réglementé, avec moins de charges en termes de procédures au profit des pays membres » a expliqué Driss Junior Diallo dans un communiqué, avant d’ajouter « à titre illustratif, la Guinée Bissau, en 2021, a atteint une production de 300.000 tonnes, avec un volume des exportations estimé à 230.000 tonnes, soit 70.000 tonnes de noix de cajou non déclarées et non taxées. Ce volume de noix de cajou correspond à une énorme perte dans le cadre du marché unique du cajou ».
Le représentant du ministre du commerce du Sénégal de préciser que « Au même moment, il est reconnu de tous que l’avantage du Sénégal est lié à sa stabilité politique, qui en fait un pays favorable à l’investissement pour bénéficier des flux de cajou qui devrait accroître son niveau de transformation et d’exportations. Il y a aussi que le Sénégal, au-delà de l’existence de mécanismes de financements adéquats (ORSRE, banques commerciales partenaires et SFD), présente des atouts pour la crédibilité de ses exploitations et le dynamisme affiché des ports de Ziguinchor et de Dakar ».
Selon toujours le document, « la Guinée Bissau présente comme atout un bon maillage de magasins standardisés qui répondent aux normes du SRE. L’autre avantage réside dans son niveau correct de production de l’anacarde et la qualité de la noix. La Gambie, malgré une faible production, doit sa force à l’existence d’un bon port pour ses baisses de coûts de transactions.
À ce niveau des échanges au cours du forum de Bissao, il est attendu la mise en place d’un comité consultatif. Ce cadre va continuer à nourrir les réflexions et raffiner les recommandations afin de pouvoir appeler les pouvoirs publics à faciliter le cadre réglementaire de la mise en place d’un marché unique du cajou » indique le communiqué.
Aly Saleh