L’autoroute de l’eau ou water highway est un terme utilisé pour désigner un réseau de voies hydrauliques. Le Sénégal est un pays semi-aride, où les ressources en eau sont peu abondantes et inégalement distribuées. Au Sénégal, ce secteur emploie 78 % de la main-d’œuvre et contribue à environ 15 % du PIB.
Le pays dispose d’un énorme potentiel pour atteindre la souveraineté alimentaire, qui est devenue une nécessité sociale. L’agriculture sénégalaise couvre environ 4 millions d’hectares, soit 19% de la superficie du pays, inégalement répartie dans les différentes zones géographiques du pays, avec des conditions #
agroécologiques très favorables au développement de trois saisons culturales, et une position géographique très avantageuse par rapport aux principaux marchés d’exportation, notamment en Afrique. En outre, il existe plusieurs types de sols propices aux cultures céréalières et horticoles, un potentiel hydrique important mais sous-utilisé dans certaines zones du pays, sans oublier les 4 millions d’hectares de terres arables, soit 385 ha pour 1 000 habitants, contre une moyenne mondiale de 86 ha pour 1 000 habitants. En matière d’eau, le Sénégal dispose de 35 milliards de m3 d’eau de surface renouvelable et de 4 milliards de m3 d’eau souterraine. Selon des études scientifiques, le Sénégal n’a pas encore utilisé 5% de son potentiel hydrique. Tous ces avantages constituent une base de départ pour faire du Sénégal le grenier de l’Afrique de l’Ouest, en définissant ses politiques agricoles en fonction des besoins et des réalités des populations. En conformité avec la Déclaration de Maputo, qui a suggéré à tous les pays signataires d’allouer 10% de leur budget au secteur agricole, le Sénégal s’engage s’y conforme mais des efforts restent encore à faire
L’avènement du Président Diomaye Faye suscite un nouvel élan de politique agricole pour combler les déficits alimentaires et atteindre la sécurité alimentaire. L’objectif majeur est de permettre aux sénégalais de vivre une #économie locale basée sur la culture locale en masse compte tenu du potentiel foncier, hydrique et la jeunesse de la population. Ainsi, le projet de l’autoroute de l’eau est perçu comme une nécessité pour booster le secteur agricole surtout à l’intérieur du pays ou le monde rural est dévitalisé et subit de plein fouet l’hémorragie de l’exode rural.
Pour le Sénégal, ce projet revêt une importance particulière sur le plan économique, social et environnemental. Elle stimule l’économie locale et favorise l’innovation, tout en soutenant la durabilité. Il s’inscrit dans la continuité de la grande muraille verte pour promouvoir l’agroécologie et créer des emplois. Une bonne gestion des voies d’eau aiderait à préserver les écosystèmes et les ressources en eau.
Bocar Harouna DIALLO
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