Monsieur Macky Sall, président de l’Alliance pour la République (APR), je vous informe, par cette présente, de ma décision, prise après de nombreuses déceptions depuis mon engagement à vos côtés pour la conquête du pouvoir puis la restauration de l’État de droit. Même si des efforts considérables ont été consentis dans ce sens pendant l’exercice du pouvoir, il s’avère plus évident de constater votre carence de leadership dans la gestion du parti.
Le 21 novembre 2008, cette date historique marque ma première participation à une réunion de planification stratégique pour la création d’un parti. Elle fut présidée par Pape Diaga Dione.
Donc, depuis, cela fait aujourd’hui 15 ans et demi de militantisme assumé dans l’alliance pour la République lancé pour la première fois le 1er décembre 2008 à l’hôtel Novotel aujourd’hui Pullman.
Au cours de cette période, nous avons participé à neuf élections et à un référendum.
Vous avez été candidat aux deux premières élections présidentielles de 2012 et 2019.
Deux élections législatives ont eu lieu en 2012 et 2022.
Il y a eu trois élections locales en 2009, 2014, et 2022.
En plus de la fréquence des renouvellements du Conseil économique et social, ainsi que du haut Conseil des collectivités territoriales à plusieurs reprises entre 2012 et 2024.
Aucune des compétitions précitées que j’ai menées avec vous n’a été une évaluation de mes compétences, ni une reconnaissance de mes efforts.
Le mérite est le premier critère à considérer pour être investi sur une liste électorale au sein d’un parti politique. Une vertu qu’on est absolument certain de posséder grâce à notre engagement, sans aucune ambiguïté.
Nous sommes toujours confrontés à des faits marquants qui restent des énigmes difficiles à comprendre. Tout d’abord, la marginalisation des camarades réputés pour leur loyauté et leur dévouement, particulièrement pendant »les vaches maigres ». À l’occurrence, Alioune badara Cissé et Moustapha Cissé Lo, les premiers à porter les fonts baptismaux de ce parti.
Ensuite, la faible présence des jeunes du parti dans les listes électorales, que ce soit pour les élections législatives ou locales.
De la même manière, les pratiques de favoritisme et de clientélisme de ta belle-famille ont sans cesse entravé la gestion équitable et équidistante du parti.
Ainsi, le recrutement sans relâche de membres de famille biologique des bénéficiaires de votre confiance pendant l’exercice du pouvoir vers l’essentiel des postes avec des salaires faramineux. Nous avons été témoins des recrutements de fils, neveux, époux, épouse de directeurs, députés, Ministres et autres. Cela a eu un impact négatif sur les artisans de la conquête du pouvoir. Certes, on gouverne avec son peuple, mais à fortiori avec les militants engagés activement à la cause.
Or, votre détermination et votre désir, à transformer systématiquement le Sénégal vers l’émergence devait avoir un bien-fondé, je veux dire que cette vision devait avoir tout son sens dans l’administration parfaite du parti.
La gestion parfaite d’une organisation politique ne représente absolument rien par rapport à la gouvernance d’un pays. Pour dire qui peut le plus, peut le moins.
Aujourd’hui, l’histoire nous montre que votre ambition à œuvrer pour un Sénégal émergent était dépourvue de tout patriotisme par contre elle s’est fondée sur le profit de briquer autant de mandat. Ce désir vous a fait perdre la raison et le sens de l’État.
À ce stade de votre vie où tous les moyens étaient bons pour se maintenir au pouvoir, au lieu de réorganiser et de massifier le parti, vous avez privilégié le recrutement et la valorisation des influenceurs des réseaux sociaux et d’hommes de média comme boucliers jusqu’à ce que les menaces de l’opposition vous intimident et vous fassent reculer puis vous poussèrent à renoncer à votre candidature.
Par ailleurs, des pratiques contraires à la devise du parti (travail, solidarité, dignité) ont été les jeux favoris des soient disants responsables, car un responsable au vrai sens du mot se priverait d’égoïsme, d’arrogance, d’avarice, de jalousie exacerbée, de méchanceté et de rancune.
Pour la première fois de ma vie j’ai connu et fréquenté le milieu carcéral à trois reprises dans ton régime et par tes hommes cherchant disent-ils à me corriger par abus d’excès de pouvoir.
Malgré toutes ces dénombrables injustices, la manque de considération envers d’honnêtes et de dignes hommes et de femmes ne nous ont pas empêché contre vents et marées à maintenir la barque jusqu’à la rive.
À la rive, nous avons tous constaté ensemble et d’ailleurs c’est ce qui alimentent les débats avec des témoignages ça et là de vos anciens collaborateurs à propos de votre poignard sur le dos du capitaine de la barque que vous-même ayez choisi, à l’occurrence le camarade Amadou Ba.
Après tout compte fait, j’ai pris la sage décision très bien réfléchie de démissionner de l’Alliance pour la République (APR) où j’ai pendant quinze longues années consenti toutes mes forces et toutes mes énergies.
Heureusement pour moi, qui ait toujours considéré de me sacrifier pour mon peuple, ma nation, ma patrie, le Sénégal.
M. Macky sall ex-camarade, je quitte votre chasse gardée.
Je m’éloigne de votre titre foncier où sont piétinées les règles démocratiques.
Je refuse catégoriquement de s’inscrire dans le panurgisme, comme je l’ai toujours recusé.
Je refuse d’être utilisé encore par un groupe d’amis, une bande de lobbyistes.
Serigne fallou Mbacke Dione
Ex-membre de l’Alliance pour la République,
Ex-coordonnateur de la cojer de plateau