Aujourd’hui, il est triste de constater qu’à quelques semaines du début de l’exploitation des ressources de pétrole et de gaz, le Sénégal semble plonger dans l’incertitude la plus totale entre l’hypothétique date de tenue des élections présidentielles et la volonté ferme du président en exercice de mettre fin à ses fonctions le 02 avril 2024.
Le Sénégal semble vivre les prémices d’une malédiction du pétrole et du gaz tellement la vie politique est agitée.
La volonté du président Macky Sall de faire adopter par l’Assemblée nationale le projet de loi d’Amnistie générale sur des faits se rapportant aux manifestations et aux violences politiques survenues entre 2021 et 2024 contrarie plus d’un.
L’image du Sénégal a malheureusement pris un sérieux coup. Les médias internationaux comme Al Jazeera, BBC, RFI et d’autres médias français semblent apprécier un tel scénario et amplifie la situation au profit d’un agenda caché.
Cette posture des médias occidentaux est parfois l’expression d’une frustration profonde découlant de leur absence comme partenaires dans l’exploitation de nos ressources pétro- gazières.
Pour d’autres, la position géographique du Sénégal constitue une menace concurrentielle très sérieuse. Il est plus facile aux Européens de se fournir en gaz depuis le Sénégal que dans le Golfe.
Commercer avec le Sénégal permettra une économie aux Européens sur les coûts de transport du gaz et du pétrole.
Il nous faut prendre conscience de ces perspectives et faire une résipiscence ou revenir à la raison.
Avec autant d’enjeux, on ne peut se permettre de remettre en question l’existence de la République avec une loi d’amnistie qui d’ailleurs serait un précédent dangereux pour le Sénégal.
Elle serait la onzième loi d’amnistie de notre histoire politique et aura la particularité d’être la seule dont les faits visés ne seront pas jugés.
Cette loi qui est immorale et illégitime voudrait nous imposer d’absoudre sans aucune amende honorable tous les crimes et délits des manifestations de 2021 à 2023.
Et pourtant, des gens ont de façon préméditée commis des impairs sans repentance.
Un semblant de processus d’apaisement et de réconciliation avec la libération de plus de 400 détenus va attiser davantage l’appétence à commettre des crimes.
La journaliste Maïmouna Ndour Faye en fera les frais et sera victime d’un attentat au couteau.
L’incitation à la haine, à la violence et de tels actes de barbarie comme nouvelle forme de politique devrait suffire à tout républicain ou tout citoyen épris de justice à s’opposer farouchement à untel projet de loi qui laisserait dans la nature des criminels.
Le Mouvement Actions Républicaines condamne cet acte ignoble dont a été victime Madame Maimouna Ndour Faye, journaliste et directrice de chaîne privée 7Tv.
Ceci n’est que la suite logique d’appels à la violence de responsables politiques d’un parti politique dissout et clairement identifié.
Nous condamnons cette barbarie, c’est comme cela que les nazis étaient arrivés au pouvoir en Allemagne, avec la dictature de la pensée unique.
Le Sénégal reste une république malgré les soubresauts ; il est impératif que les responsabilités soient situées à chaque fois que le peuple est éprouvé.
Les familles éplorées, les opérateurs économiques ruinés par les violentes manifestations et le peuple Sénégalais méritent que la lumière soit faite.
C’est après cela, qu’il sera question de pardon, de mansuétude et de réconciliation nationale.
Les concitoyens se doivent de connaître la vérité, en situant les responsabilités sur les atrocités que des Sénégalaises et Sénégalais ont subies durant les événements survenus entre 2021 et 2024.
Nous invitons les députés de la majorité comme de l’opposition à ne pas voter cette loi. Elle décrédibilise l’État dans son rôle régalien et foule au pied la République. C’est un quitus ou d’un permis de tuer, de torturer, de saccager des biens, de brimer, de détruire des vies et des familles.
Le déni de justice pour un peuple autorisera toutes les formes de dérives.
L’amnistie ne devrait pas compromettre en rien le droit des tiers et cela devrait justifier le droit des tiers et cela devrait justifier l’aboutissement des procédures en cours.
Vive la République, vive le Sénégal !