Le directeur de la météo à l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim), Dr Ousmane Ndiaye a soutenu ce mercredi que les températures anormalement élevées sont devenues un problème majeur pour la santé des personnes et des animaux. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) en collaboration avec la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) autrement dit la météo américaine, a mis en place, depuis 2020, un système d’alerte précoce sur les vagues de chaleur, dans le but d’aider les acteurs de la santé dans la prévention et la gestion des risques sanitaires liés à ce phénomène.
« Dans notre mission d’assistance des populations contre les intempéries, nous nous sommes rendus compte que les vagues de chaleur sont devenues un problème majeur pour leur santé. Partant de ce constat, nous avons essayé, en collaboration avec la Direction Générale de la Santé Publique (DGSP) et la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des Etats-Unis, de développer un système d’alerte précoce pour prévenir les populations contre ce phénomène », a indiqué le directeur de la météo à l’Anacim, Dr Ousmane Ndiaye.
Grâce à ce système lancé en 2020 dans la région de Fatick (centre), « nous alertons les populations et les services sanitaires sur les vagues de chaleur par des messages que nous diffusons à travers différents canaux dont les médias afin qu’ils prennent leur disposition », a-t-il déclaré.
Il intervenait mercredi à Dakar à l’occasion de l’atelier international de lancement de la campagne vague de chaleur 2023 et le suivi du système d’alerte précoce climat santé au Sénégal.
Le docteur Mamadou Diop de la DGSP a pour sa part ajouté que les vagues de chaleur ont un impact très négatif sur la santé humaine.
« Les personnes âgées et les enfants sont les plus vulnérables du fait de la déshydratation, la chaleur peut avoir un impact très négatif sur certaines pathologies cardio-vasculaires » » a-t-il souligné.
« les données météorologiques peuvent jouer un rôle central. Il faut donc partager ces informations jusqu’au niveau le plus périphérique pour que les prestataires qui y sont prennent des dispositions, informent et protègent les personnes les plus vulnérables », a-t-il plaidé pour amoindrir les risques,
Venu présider la cérémonie d’ouverture, le directeur de cabinet du ministre des Transports Aériens et du Développement des Infrastructures Aéroportuaires, Boubacar Ndiaye Fall, a expliqué que les phénomènes climatiques extrêmes, comme les vagues de chaleur, peuvent constituer un enjeu de santé publique dans les zones défavorisées en raison des difficultés socio-économiques.
Pour rappel, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), dans son rapport annuel 2023 sur l’état des services climatologiques (intitulé « State of Climate Services ») met l’accent sur la santé. Elle y souligne la nécessité de disposer d’informations et de services climatologiques spécialement adaptés pour soutenir le secteur de la santé dans un contexte d’intensification des conditions météorologiques extrêmes.
Ces dernières années, plusieurs problèmes de santé, conduisant parfois à des cas de décès, ont en effet été imputés aux vagues de chaleur qui frappent certaines parties du monde. Le Sénégal, pays sahélien aux portes du Sahara, n’échappe à ce phénomène consécutif au changement climatique.