Ce jeudi 10 avril 2025, les autorités administratives, en présence d’éleveurs locaux et d’agents du service départemental de l’élevage, ont procédé à l’incinération de cuisses de poulet congelées importées, saisies dans plusieurs marchés de la ville de Kaolack.
L’opération s’est déroulée sous la supervision des services compétents, dans le cadre de la lutte contre la commercialisation de produits impropres à la consommation. Selon Ousseynou Kaba, adjoint au préfet du département de Kaolack, la saisie de ces produits constitue « un acte de responsabilité et de protection ». Il a salué l’engagement du service départemental de l’élevage, qui travaille aux côtés des populations pour préserver leur santé. « Nous ignorons l’origine de ces produits, mais ils sont impropres à la consommation et peuvent causer de graves intoxications alimentaires. Nous appelons donc les populations à la vigilance et à la dénonciation », a-t-il déclaré.
Il a précisé que la saisie porte sur 400 kg de carcasses de poulet et 200 cuisses de poulet, pour une valeur estimée à environ 2.000.000 de francs CFA.
Prenant la parole à son tour, Ndathé Diaw, cheffe du service départemental de l’élevage, a souligné que l’approche des fêtes est souvent marquée par l’inondation du marché par des produits importés, notamment de la volaille. Or, l’importation de volaille est interdite au Sénégal depuis l’arrêté interministériel n°007717 du 24 novembre 2005. « C’est pourquoi nous menons régulièrement des opérations de contrôle dans les marchés et zones suspectes de la commune. La loi prévoit d’ailleurs des amendes contre les contrevenants », a-t-elle rappelé.
Mme Diaw a mis en garde contre les conséquences sanitaires liées à la consommation de ces produits : « Ils peuvent contenir des bactéries pathogènes telles que la salmonelle, la listeria ou encore E. coli, et favoriser la transmission de maladies zoonotiques comme la grippe aviaire ». Sur le plan économique, elle a averti que « ces produits, souvent moins chers, fragilisent l’élevage local et nuisent à la souveraineté alimentaire du pays ».De son côté, Bassirou Ndaw, président de l’association régionale “And Suxali Guinar”, a tiré la sonnette d’alarme sur les effets à long terme de ces importations : « Elles compromettent le développement d’une production avicole durable et autonome. La présence de produits douteux sur les marchés affecte aussi la confiance des consommateurs quant à la qualité des denrées locales », a-t-il conclu.