Lors d’un point de presse qu’ils ont tenu ce jeudi soir, le Forum Civil et quelques acteurs de la société civile ont dénoncé l’agression du fleuve Gambie due à l’exploitation minière à ses abords.
Prenant la parole, le coordonnateur du Forum Civil à Kédougou, Guimba Diallo, a indiqué qu’ils avaient organisé ce point de presse pour dénoncer l’agression subie par le fleuve Gambie. « Nous avons reçu des échos indiquant que le fleuve Gambie est aussi l’objet d’agressions. Nous avons voulu, avant tout, alerter les autorités et sensibiliser les populations afin qu’elles soient conscientes qu’il y a un danger », a-t-il expliqué. Il a précisé que c’est pour cette raison qu’au niveau du Forum Civil, ils ont installé des observatoires territoriaux sur le secteur extractif (OTSE). « Au niveau de Tomboronkoto, nous avons un OTSE qui a été témoin des faits. Il s’est même déplacé pour constater de visu les dégâts qui ont déjà commencé à se produire », a révélé Guimba Diallo.
Ainsi, le coordonnateur de l’Observatoire Territorial sur le secteur extractif du Forum Civil à Tomboronkoto, par ailleurs membre de l’association pour la protection du fleuve Gambie, a confirmé qu’il y a bien une agression environnementale dans sa localité. « Ce que nous avons vu de nos propres yeux, c’est d’abord la couleur de l’eau qui a changé. Ce qui n’est pas du tout normal. Ensuite, les maraîchers qui sont au bord du fleuve nous ont signalé que leurs pépinières sont en train de mourir. Ils nous ont alertés en nous disant qu’ils ne peuvent plus continuer leurs productions puisque l’eau du fleuve est devenue très sale. C’est ainsi que nous nous sommes déplacés pour constater de visu », a ajouté Doudou Dione Dramé.
Il a par ailleurs précisé qu’ils se sont également rendus dans un autre endroit, au village de Koutoufinkoto, où ils ont trouvé un GIE (Groupement d’Intérêt Économique) qui exploitait la zone en déversant de l’eau dans le fleuve.
« Notre crainte, c’est qu’avec l’interdiction des activités minières à moins de 500 mètres du fleuve Falémé, les gens se ruent désormais vers le fleuve Gambie. Les autorités doivent prendre cela en compte afin de préserver également le fleuve Gambie », a-t-il conclu.
Soleil – DakarPress