A l’issue de la dissolution de l’Assemblée nationale par le Président Bassirou Diomaye Faye, le climat politique sénégalais ambiant fait état d’une tension palpable. La décision a suscité de profonds désaccords entre le Président et l’ancienne majorité parlementaire, créant un environnement où les rivalités politiques sont exacerbées. Ainsi, les électeurs sont plongés dans un paysage politique en pleine mutation, où chaque décision peut influer sur l’équilibre des rapports de force politiques
Par ailleurs, un des aspects les plus remarquables de cette période est l’alliance inattendue entre le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) et l’Alliance pour la République (APR). Cette alliance redessine les lignes de front politiques et pourrait avoir un impact majeur sur les résultats des élections. Ces deux partis cherchent à mobiliser un large électorat et à contrer l’opposition en unissant leurs forces, mais la coalition soulève également des questions quant à la cohérence de leurs agendas électoraux respectifs. La coalition des partis politique est une longue tradition au Sénégal mais à l’origine, elle se basée sur les idéologies politiques. Et cela depuis 1978.
Cependant les coalitions actuelles se baseraient sur des intérêts particuliers et des règlements de compte. Ce qui entraine ainsi, les éclatements comme une chute de château de carte et des tiraillements accompagné des discours de diabolisation. L’histoire politique des coalitions reste un exemple parfait. La transparence électorale est une question cruciale qui préoccupe de plus en plus de citoyens. La volonté des partis politiques de rejoindre l’Alliance pour la Transparence Electorale (ATEL) constitue un facteur déterminant pour garantir l’intégrité du processus électoral et restaurer la confiance du public dans les institutions. En effet, les scandales passés liés à la fraude électorale continuent d’alimenter la méfiance et les électeurs exigent des garanties solides pour assurer des élections libres et transparentes.
Au-delà, la question de la diversité de la représentation est au cœur des débats. Les jeunes, les femmes et les différentes composantes de la société sénégalaise sont à entendre et à représenter au sein de l’Assemblée nationale. A cet égard, la participation active de ces groupes est incontournable pour refléter la diversité et les aspirations de la population. Les partis devraient par conséquent mettre en œuvre des stratégies inclusives afin que tous les citoyens se sentent représentés et impliqués dans le jeu politique. Les questions économiques et sociales restent également au premier plan des attentes des électeurs. Face à un contexte où le développement, l’emploi et la lutte contre la pauvreté sont des priorités majeures, les candidats ont le devoir de proposer des solutions concrètes et réalisables. Sur ces questions, qui auront un impact direct sur leur vie quotidienne et leur avenir, les électeurs attendent des engagements concrets.
Les candidats devront également payer une caution fixée à 15 millions, sans parler de la logistique et des ressources nécessaires pour mener une campagne électorale. Certains candidats seront confrontés à un manque de ressources financières. Un rapport de force impitoyable sera très visible et il sera à l’avantage du gouvernement qui dispose de tous les moyens. Enfin, la stabilité et la sécurité nationale sont des considérations cruciales. Compte tenu de l’instabilité croissante de l’environnement régional, la capacité des futurs députés à assurer la sécurité du pays et à promouvoir des politiques favorables à la paix sera examinée de près. Ainsi, les citoyens aspirent à des dirigeants capables de relever ces défis complexes, tout en préservant l’ordre public et en protégeant les intérêts de la nation. Pour résumer, les élections législatives de novembre 2024 au Sénégal seront un moment décisif, tant pour le paysage politique que pour l’avenir de la nation. Les enjeux, allant de la transparence électorale à la représentation sociale en passant par les défis économiques, requièrent une attention particulière de la part des électeurs, qui aspirent à un avenir meilleur et plus équitable.
Bocar Harouna DIALLO, Géographe, UQAC
boxdiallo@hotmail.fr
