Le 17 novembre prochain, prés de 4,8 millions de Sénégalais seront appelés aux urnes pour un scrutin législatif anticipé. Au total, 41 listes de coalitions ou partis devant participer à ce rendez-vous électoral sont annoncées. Cette inflation de candidatures aux prochaines élections législatives favorisée surtout par l’absence de la barrière parrainage appelle la mise en place d’un bulletin unique pour rationaliser les dépenses liées à l’impression de plusieurs millions de bulletins.
Faute de consensus entre acteurs politiques et entités de la société civile sur la question, le gouvernement par la voix de son Ministre de l’Intérieur a décidé de maintenir définitivement le format du bulletin de vote traditionnel.La dissolution récente de l’Assemblée nationale a précipité l’organisation de ces élections anticipées, sans qu’elles n’aient été budgétisées pour l’année 2024. Cela nous place devant une réalité que nous ne pouvons ignorer : le coût de ces élections sera élevé.
Face à cette situation, il est impératif d’explorer des solutions à la fois économiques et transparentes pour garantir la réussite de ce processus électoral. L’une des propositions qui s’impose de plus en plus est l’adoption du bulletin unique.
Dans un souci d’efficience dans l’utilisation des ressources de l’Etat, le CRDP-50 rappelle s’il en est besoin qu’au mois de juillet 2017, pour les élections législatives, avec 47 listes, le Président Macky SALL avait sollicité l’avis du Conseil Constitutionnel pour permettre à l’électeur de pouvoir prendre au minimum cinq bulletins s’il y’avait plus de cinq listes. Nous étions dans une élection classique, ce qui justifiait l’intervention du législateur pour changer l’article L78.
Cette fois-ci, nous sommes dans le cadre d’une élection anticipée qui n’est prévue que par la constitution et de ce fait, les dispositions constitutionnelles sont supérieures aux décisions législatives comme l’avait rappelé le Conseil Constitutionnel dans son avis.
Mieux encore, les dispositions constitutionnelles écrasent les dispositions législatives et permettent au Président de la République de fixer le dispositif normatif. Face au contexte économique tendu, sans oublier les avantages en rationalisation des coûts électoraux mais aussi une optimisation de l’impact sur l’intégrité électorale, le CRDP-50 demande au Président Bassirou Diomaye Diakhar FAYE d’user de cette disposition de la constitution pour imposer le bulletin unique.
Dans les démocraties avancées, les citoyens votent en cochant le candidat de leur choix sur un bulletin unique, sur lequel apparaît l’ensemble des candidats ou des listes candidates. En effet, un bulletin de vote unique offrirait à tous un accès plus équitable à l’élection et favoriserait, par la même, le pluralisme politique