Le directeur de la santé de la mère et de l’enfant (DSME), Amadou Doucouré, a souligné mardi la nécessité d’agir sur les facteurs de risque des formes de la malnutrition et des maladies non transmissibles (MNT) afin d’en diminuer la prévalence.
“Agir sur les facteurs de risque des formes de malnutrition et des MNT est essentiel pour diminuer leur prévalence et soulager le système de santé de notre pays dans un contexte de montée rapide des coûts des soins et d’un faible développement de systèmes de couverture de santé”, a-t-il déclaré.
Le docteur Amadou Doucouré représentait le ministre de la Santé et de l’Action sociale à la cérémonie de lancement du projet de recherche intitulé “Agir sur les environnements alimentaires pour un accès universel à des régimes alimentaires sains au Sénégal”.
“Nous devons réfléchir sur ce que nous mangeons, faire évoluer nos habitudes de consommation, marquées encore par des pratiques culinaires inappropriées, une consommation élevée de sucre, de sel et de matières grasses, l’utilisation généralisée des bouillons et une consommation de fruits et légumes faible”, a plaidé le médecin de santé public.
“Nous pouvons encore y parvenir”, en garantissant à tous les citoyens “l’accès à la nourriture et à des aliments nutritifs” qui font un régime alimentaire sain, a indiqué le directeur de la santé de la mère et de l’enfant.
Pour ce faire, il juge important que ces interventions soient renforcées ou réajustées, sans compter qu’elles “doivent découler de données probantes ou d’évidences scientifiques tirées de différentes études, si nous voulons être au rendez-vous de 2030”.
Selon lui, c’est ce qui justifie la pertinence de la mise en œuvre de ce projet, le Sénégal ayant érigé “en priorité absolue” la lutte contre le “fardeau” de la malnutrition matérialisée par les différents plans quinquennaux multisectoriels de lutte contre la malnutrition et les maladies non transmissibles dont l’approche multisectorielle et pluridisciplinaire constitue le principe directeur.
Il reste que “le niveau actuel est toujours très en-deçà des objectifs visés. Aussi, les menaces qui pèsent sur les progrès sont nombreuses”, a signalé le docteur Amadou Doucouré.
D’où l’importance, selon le praticien, de “prendre conscience des conséquences majeures sur le système de santé de notre pays des effets du […] fardeau de la malnutrition”.
Le directeur exécutif du Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES) a signalé que sur cette question, la structure qu’il dirige a mené “une vaste enquête” au cours des “dernières années”, en partenariat notamment avec différents démembrements de l’université Cheikh Anta Diop et du ministère de la Santé.
Le professeur Abdoulaye Diagne a cité le Laboratoire de nutrition et d’alimentation humaine (LARNAH) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, la direction de la santé de la mère et de l’enfant mais également la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.
Cette enquête menée sur la consommation des ménages sénégalais, avec l’appui du Centre de recherches pour le développement international (CRDI), “a touché 1800 ménages et 3800 individus composés de jeunes et d’adultes”, a-t-il précisé.
Il a signalé que le projet de recherche “Agir sur les environnements alimentaires pour un accès universel à des régimes alimentaires sains au Sénégal”, a pour ambition d’exploiter ces données primaires pour mieux saisir le lien entre régime alimentaire, malnutrition et environnement alimentaire dans le contexte sénégalais.
“Nous anticipons [sur le fait] que le présent atelier sera le point de départ d’un partenariat durable entre les chercheurs, les décideurs publics, les organisations de consommateurs et le secteur privé autour du thème “Souveraineté alimentaire et MNT”, a-t-il conclu.