La Ville de Dakar a remis le jeudi 25 juillet dernier un lot de matériel à trois entrepreneurs de la Couveuse d’Entreprise pour la Promotion de l’Emploi par la MicroEntreprise (CEPEM) dans le cadre de son partenariat avec la ville de Bordeaux qui a financé à plus de 3 millions de Fcfa son acquisition afin d’aider les autorités de la ville de Dakar à booster les activités des jeunes entrepreneurs Dakarois.
Dans le cadre du suivi post incubation des entrepreneurs sortis de la CEPEM, la Ville de Dakar à travers la coopération décentralisée avec la Ville de Bordeaux a remis un lot de matériels à trois entrepreneurs de la première et de la deuxième promotion de la couveuse. Le lot de matériel livré comprend deux tricycles, des arrosoirs, en plus des pots de semences, et des sacs de terreau.
En l’absence du Maire Barthélémy Dias (à Paris pour les JO), c’est le Directeur de Cabinet, M. Moussa Taye, accompagné de Mme Aminata Samb, Directrice du Fonds de développement et de solidarité municipal (FODEM) qui a présidé la cérémonie officielle de remise des clefs de tricycles à deux entrepreneurs, M. Abdoulaye Djibril Diallo, fondateur de l’entreprise Super’O Mme Maïrame Sy, fondatrice de l’entreprise Sunu Aliment Terre.
En remettant les clefs des tricycles aux entrepreneurs bénéficiaires, le Directeur de Cabinet, M. Moussa Taye a rappelé le rôle essentiel que joue la Ville de Dakar dans l’accompagnement des Dakarois et Dakaroises porteurs de projets et d’activités de développement socio-économique.
Les entrepreneurs bénéficiaires se sont réjouis de ce geste de la Ville de Bordeaux et remercié les autorités municipales de la Ville de Dakar avec à leur tête le Maire M. Barthélémy Toye Dias. Ils ont promis de faire un bon usage de ces précieux outils de travail.
Il faut dire que ce soutien aux entrepreneurs de la CEPEM est une traduction en acte du souhait des autorités de la Ville de Bordeaux d’apporter leur soutien à la politique de promotion de l’emploi des jeunes par l’entrepreneuriat initiée par la Ville de Dakar. Cette volonté de la Ville de Bordeaux remonte en 2023 à l’occasion du Forum mondial del’économie sociale et solidaire (le GSEF 2023) organisé à Dakar. On se souvient qu’une rencontre organisée en marge de ce forum entre le Maire de la Ville de Bordeaux, Monsieur Pierre HURMIC, le Directeur des relations internationales, Monsieur Michel Karine, le Secrétaire Général de la Ville de Bordeaux et les entrepreneurs de la CEPEMspécialisés dans le développement durable avait permis à ces derniers de présenter leurs projets, d’exprimer leurs besoins en matériel et d’échanger avec les autorités de la Ville de Bordeaux sur la possibilité d’un accompagnement. C’est ainsi que trois entrepreneurs dont les projets étaient en phase de maturation ont été par la suite sélectionnés (un entrepreneur de la première promotion de la CEPEMet deux de la deuxième promotion).
En réponse à ces besoins, la Ville de Bordeaux a mis à la disposition de la CEPEM une enveloppe de 5 000 euros pour l’achat de matériel.
Focus sur le soutien aux projets innovants de développement durable
Le choix des trois entrepreneurs bénéficiaires est loin d’être gratuit. Il découle de l’option stratégique de la CEPEM de mettre l’emphase dans le soutien aux porteurs de projets qui apportent des solutions locales innovantes aux problématiques urbaines mondiales de développement durable auxquelles toutes les grandes Villes du Monde sont confrontées (gestion durable des déchets, changements climatiques et ses conséquences, recrudescence des maladies endémiques et des pandémies comme le COVID 19 etc). Le soutien de la CEPEM aux porteurs de projets dans l’économie verte, l’économie circulaire, l’agro écologie et dans les domaines nouveaux comme le numérique, est inscrit comme une priorité dans son plan stratégique de développement.
À cet égard, il convient de souligner que ces trois entrepreneurs qui ont bénéficié du soutien matériel de la Ville de Bordeaux ont un dénominateur commun ; c’est celui de porter des projets orientés développement durable.
M. Abdoulaye Djibril Diallo, fondateur de l’entreprise Super’O cherche à apporter une réponse à la problématique de l’accès des populations à l’eau potable pour lutter contre les maladies hydriques. Engagé dans un secteur d’activité de plus en plus concurrentiel, Abdoulaye Djibril Diallo creuse petit à petit son sillon pour imposer sa marque avec comme armes, la qualité de ses produits, sa passion à entreprendre et sa formation au métier d’entrepreneur acquise à la CEPEM. Il avait juste besoin d’une logistique de transport appropriée pour assurer leslivraisons de ses produits de façon satisfaisante à ses clients ; d‘où l’importance pour lui de disposer d’un tricycle.
Mme Maïrame Sy, fondatrice de l’entreprise SunuAliment Terre a investi avec un groupement de femmes agronomes le créneau de la production et de transformation de produits agricoles. Plus précisément, l’entreprise s’active dans la production de pépinières fruitières et maraichères, de tomates, de poivrons, de piments et dans les pépinières de papaye. Elle est également dans la transformation de produits alimentaires comme la production de farine infantile, la production de pâte d’arachide, la transformation de céréales locales et la transformation de coco. Leur principal problème c’est le transport soit pour s’approvisionner en matières premières ou pour livrer leurs produits usinés aux clients. Le tricycle vient à point nommé pour Sunu Aliment Terre.
M. Papa Oumar Ndiafate quant à lui est un diplômé de l’école nationale d’horticulture de Cambérene, et de l’Institut supérieur d’enseignement professionnel de Thiès en conseil agricole. Il a aussi suivi sa formation en management et gestion des entreprises agricoles du Programme sénégalais de l’entrepreneuriat agricole de la jeunesse. Il est également étudiant à l’école des cadres ruraux de Bambey avec pour spécialité, le conseil agricole et la vulgarisation.
Il s’active dans la production et la commercialisation de biofertilisants à travers son entreprise dénommée FERTI PLUS. FERTI PLUS est un Projet innovant qui permet de faire une meilleure fertilisation avec des apports supplémentaires aux plants et à la terre permettant de modifier la structure et la texture dessols. FERTI PLUS surfe sur cette vague de promotion de l’agriculture biologique et de l’agro écologie par l’Etat, les ONG et la communauté du développement durable pour atteindre ses objectifs de modernisation des productions agricoles. L’entreprise est également dans l’arboriculture fruitière, le maraichage et dans l’élevage pour la production de lait avec une ferme de plusieurs hectares à Mbambilor non loin de Dakar. Tous les produits qui sortent des sites de production de l’entreprise sont des productions bio, des produits naturels.
Aujourd’hui, le besoin le plus pressant pour FERTI PLUS, c’est de disposer d’un financement conséquent lui permettant d’assurer le passage à l’échelle dans la production et la commercialisation.
Meme si toutes les activités légales sont éligibles à la CEPEM à l’exception de celles de commerce général, du transport, du bâtiment et de gestion immobilière, une chose est sûre ; la CEPEM va de plus en plus encourager et mettre en avant dans le choix des porteurs de projets à incuber, la capacité des projets portés par les jeunes à apporter des réponses aux problématiques de développement durable majeures auxquels font face la Ville de Dakar comme toutes les grandes métropoles du monde et qui mobilisent l’argent des grands bailleurs de fonds et partenaires au développement.
Par Bacary SEYDI