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L’autonomisation des femmes et des jeunes filles au cœur d’un Dialogue entre la GIZ et la CEPEM

La promotion de  l’autonomisation des femmes et des jeunes filles à travers la formation et l’insertion professionnelle  peut  changer nos sociétés et garantir un avenir prospère et durable pour tous. C’est la principale conclusion d’un dialogue  thématique de haut niveau organisé le 24 Juillet à l’hôtel de Ville de Dakar par le Programme « Réussir au Sénégal » de la coopération allemande au développement, la GIZ, et la Couveuse d’Entreprise pour la Promotion de l’Emploi par la Micro-Entreprise (CEPEM) de la Ville de Dakar. 

L’éducation et l’insertion des femmes et des jeunes filles sont des éléments essentiels pour le développement durable et la prospérité de tous. En effet, lorsque les femmes et les jeunes filles ont accès à une éducation de qualité et à des opportunités d’insertion professionnelle, elles peuvent pleinement contribuer au développement de leurs communautés et de leur pays. C’est dans cette optique que le programme «  Réussir au Sénégal » de la GIZ a organisé en partenariat avec la  Couveuse d’Entreprise pour la Promotion de l’Emploi par la Micro-Entreprise (CEPEM) de la Ville de Dakar, un Dialogue de haut niveau avec  les parties prenantes femmes et jeunes filles  visant à les sensibiliser sur les multiples opportunités de réussite qui s’offrent à elles dans leur pays.

Les échanges  autour du thème du  Dialogue, « L’autonomisation des femmes et des jeunes filles à travers la formation et l’insertion professionnelle, pour un avenir prospère et durable »,  ont  porté sur l’importance de l’autonomisation des femmes et des jeunes filles sur le plan économique, social et environnemental,  l’importance de leur formation et leur insertion professionnelle  pour leur autonomisation économique et sociale,  les obstacles à leur  accès aux ressources financières et facteurs de production,  les mécanismes pour faciliter l’accès aux ressources économiques, entre autres sujets traités.  

Ils ont permis de dégager des pistes intéressantes de solutions en matière d’insertion professionnelle des femmes et jeunes filles et donné lieu à d’importantes recommandations à l’endroit des parties prenantes gouvernementales, administrations locales, partenaires au développement, partenaires bancaires et financiers,  en vue d’un meilleur soutien à l’autonomisation des femmes et des jeunes. 

Entre autres résultats, le Dialogue a permis une meilleure compréhension des opportunités et défis en matière de formation professionnelle et d’insertion des femmes et des jeunes filles au Sénégal. À cet égard, la CEPEM et le Programme « Réussir au Sénégal » sont apparus comme étant  des opportunités à saisir par les les jeunes en recherche d’emploi, les entrepreneur·e·s en phase de création d’entreprise, les jeunes filles et femmes, et les migrant·e·s de retour.

La rencontre a  aussi permis de dégager des perspectives locales de formation, d’avenir professionnel et de création d’emplois liées à la thématique abordée  et de sensibiliser le jeune public sur  la valeur et  le  potentiel socioéconomiques  que représentent   les filières porteuses identifiées et les catégories d’activités dans la thématique abordée  avec pour objectif de véhiculer auprès des pairs de leur tranche d’âge des informations sur les filièreset/ou les catégories d’activités de la thématique abordée. Enfin, le dialogue a été l’occasion  de sensibiliser les décideurs· politiques  sur les besoins et défis rencontrés par les jeunes en lien avec la thématique.

Des obstacles  persistants d’accès aux ressources et aux opportunités économiques

Plus de 73% de la population du Sénégal ont moins de 35 ans. Le taux élevé de chômage, de sous-emploi, et d’emploi informel dans cette tranche d’âge, particulièrement parmi les femmes, et en zone rurale, reste un défi majeur pour le pays. Les perspectives socioéconomiques des jeunes sont limitées par un manque d’orientation et de compétences professionnelles pour débuter et maintenir une activité entrepreneuriale, ou pour intégrer le marché du travail. En quête d’avenir, une frange de la jeunesse emprunte les chemins de l’exode rural ou de l’aventure migratoire. En effet, les initiatives entrepreneuriales des femmes et des jeunes sont contrariées par une série d’obstacles qui sont de deux ordres.

Les premiers sont d’ordre environnemental et socioculturel comme les pressions et préjugés socioculturels sur les femmes et les jeunes filles au sein de leurs familles et communautés, les contraintes de disponibilité liées à la maternité, le monopole masculin dans gestion financière. La deuxième série d’obstacles est relative au déficit de formation et d’organisation : un faible niveau d’instruction, l’accès limité aux facteurs de production, le faible niveau d’organisation,  le manque de formation en gestion et l’insuffisance d’information et de sensibilisation. 

L’accès aux ressources financières reste un grand défi pour les femmes et les jeunes filles porteuses de projets d’entreprise ; autant auprès des banquesqu’auprès des systèmes financiers décentralisées. Les exigences de garantie hors de portée  et les procédures complexes limitent l’accès des femmes et jeunes filles entrepreneures  au crédit bancaire. De même, la faiblesse des moyens disponibles et une politique d’épargne préalable à l’octroi de crédit constituent pour elles  un obstacle au financement de leurs initiatives entrepreneuriales auprès des SFD. 

Mais pas insurmontables!

L’autonomisation des femmes et des jeunes filless’entend de leur capacité à prendre des décisions financières et à accéder aux ressources nécessaires (autonomie économique). Elle  renvoie aussi  à leur capacité à participer activement dans les processus décisionnels et à l’accès égal aux opportunités éducatives et professionnelles..

La participation accrue des femmes dans l’économie stimule la croissance, réduit des inégalités de genre et promeut la justice sociale. Leur  rôle essentiel  dans la gestion durable des ressources et leur savoir-faireen la matière sont aujourd’hui reconnus. 

Toutefois, cette autonomisation passe par la formation et l’insertion professionnelle des femmes et des jeunes.  En effet, la rencontre a mis en évidence la formation et l’insertion professionnelle des femmes et des jeunes filles comme étant des clés à leur autonomisation. En effet, il est important de mettre l’accent sur l’éducation de Base pour  garantir l’accès à une éducation primaire et secondaire de qualité.

De meme,  pour la formation professionnelle  des femmes et jeunes filles, des programmes adaptés aux besoins du marché du travail, y compris les compétences numériques sont nécessaires. Elles ont en sus besoin de formation  dans les domaines de la technologie et de l’innovation ; ce qui appelle une intégration des technologies de l’information dans les programmes de formation. 

Des Programmes d’Insertion Professionnelle  qui combinent Mentorat et Coaching avec la mise en place de Réseaux de mentorat pour guider les jeunes filles et l’accès aux opportunités de stages et d’apprentissage en entreprise et le soutien de leurs   initiatives entrepreneuriales par des incubateurs sont autant de facteurs qui facilitent l’insertion professionnelle des jeunes filles. 

Pour une bonne insertion professionnelle des jeunes filles, les politiques publiques se doivent de se hisser à la hauteur des enjeux pour créer un cadre favorable. 

Par exemple, les  politiques d’égalité de genre doivent se traduire par  la mise en place de politiques pour promouvoir l’égalité des chances. En meme temps,  le soutien institutionnel par le renforcement  des capacités des institutions locales et la promotion de  partenariats Public-Privé impliquant  la  collaboration avec les entreprises et organisations de la société civile  participent à la création de ce cadre favorable pour l’insertion professionnelle des femmes et des jeunes filles. 

En matière de facilitation de l’accès des femmes  aux ressources économiques, les participants au Dialogue ont formulé d’importantes recommandations à l’endroit du secteur financier, de l’Etat, des Collectivités territoriales et des partenaires au développement. 

Le Secteur Bancaire  a ainsi été invité à demanderdes garanties plus adaptées, à simplifier ses procédures d’accès au crédit et à mettre en place un fonds de Garantie dédié aux femmes et jeunes filles pour mieux faciliter le financement de leurs projets.

Il y a lieu au niveau des banques de créer des dépôts de fonds ou lignes de crédit destinés aux femmes. Les SFD doivent à leur tour mettre en place des programmes de suivi et d’évaluation de leur clientèlefemmes et jeunes filles, et un fonds de garantie d’aval. Ils  sont  aussi appelés à alléger les modes de garanties demandées et à abandonner l’exigence d’apport personnel préalable à l’octroi de crédit. 

Il a été demandé aux partenaires au développement  des appuis sous forme de lignes de crédit pour les activités des femmes, et une meilleure coordination de leurs  interventions.

L’État  est attendu dans la mise en place d’un  Fonds de refinancement des structures de financement décentralisées (SFD) et un Fonds de financement de l’entrepreneuriat féminin.  L’État du Sénégal  doit en outre  assurer  la coordination des appuis destinés aux femmes, et mettre en place des programmes de sensibilisation, d’information et de formation en direction des cibles concernées et un programme d’alphabétisation et de formation technique. 

Les collectivités Locales Décentralisées sont-elles invitées à mettre en place de structures de financement pour les femmes  comme l’a fait la Ville de Dakar avec le (FODEM).

Pour rappel, le Programme «Réussir au Sénégal» de la GIZ œuvre à l’amélioration des perspectives d’emploi et de revenu pour la tranche d’âge des 15-35 ans de la population active, avec pour cible les jeunes en recherche d’emploi, les entrepreneur·e·s en phase de création d’entreprise, les jeunes filles et femmes, et les migrant·e·s de retour. Avec l’institution d’ancrage, le ministère de la Formation Professionnelle (MFP) le programme accompagne l’insertion sur le marché du travail, l’auto emploi, et l’entrepreneuriat des jeunes, à travers trois champs d’actions : Insertion ;  Entrepreneuriat ; Perspectives Sénégal.

La  Couveuse d’Entreprise pour la Promotion de l’Emploi par la Micro-Entreprise (CEPEM) est quant à elle, une Plateforme d’initiative locale créée par la Ville de Dakar en partenariat avec  la Ville de Marseille et la Ville de Montréal, avec le soutien financier de l’association  Internationale des Maires Francophones (AIMF) et le soutien technique de la Couveuse Interface de la Ville de Marseille et la Plateforme « initiative Marseille Métropole ». Plusieurs entrepreneurs de la première et deuxième cohorte sortis de la Couveuse ont reçu des distinctions au niveau national et international  ce qui fait la fierté des autorités de la CEPEM et de la Ville de Dakar. Le modèle d’accompagnement proposé aux entrepreneurs fait l’objet de benchmark dans d’autres pays africains et continue d’inspirer de nombreuses  collectivités territoriales  du Sénégal et du monde ! La Ville de Dakar travaille  aujourd’hui à la création de l’école des entrepreneurs de Dakar en partenariat avec l’Ecole des Entrepreneurs du Québec afin de résorber la forte demande de formation des jeunes de la Ville de Dakar et à appuyer les Maires des autres collectivités locales à répliquer le modèle de la CEPEM.             

                                                                                    Par Bacary SEYDI

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