Les secrétaires généraux des ministères sont chargés de gérer les affaires courantes en attendant la formation d’un nouveau gouvernement.
Le général Mamadi Doumbouya, président de la transition guinéenne a pris la décision de dissoudre le gouvernement dirigé par le premier ministre Dr Bernard Goumou lundi 19 février, dans une annonce faite par le général Amara Camara, ministre secrétaire général à la présidence.
Cette décision intervient dans un contexte marqué par une crise au sein du gouvernement guinéen.
Des tensions ont émergé récemment, notamment entre le premier ministre et le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright. Des échanges de courriers entre les deux hauts responsables ont mis en lumière des désaccords profonds sur des questions cruciales.
Le premier ministre demandait clairement à son ministre de la Justice de suspendre des injonctions de ce dernier à l’endroit des cadres de l’Administration publique et ceux des exécutifs communaux sur des actions judiciaires, au motif que cela avait des impacts sur le bon fonctionnement de État.
Le garde des Sceaux a rétorqué à son chef hiérarchique que lesdites actions ne peuvent ni être arrêtée ni être suspendues.
Ces dissensions internes, combinées à d’autres sources de tension au sein du gouvernement, ont conduit à la dissolution de l’équipe dirigée par Bernard Goumou, nommée pour la première fois le 16 juillet 2022.
Désormais, les affaires courantes seront gérées par les secrétaires généraux, les chefs de cabinet et leurs adjoints, sous la supervision du Comité National du Rassemblement pour le Développement.
Les membres de l’équipe de Bernard Goumou se voient retirer leurs véhicules de fonction. Le document annonce la démobilisation de leurs gardes du corps, mais surtout le gel de leurs comptes bancaires. Les ex-ministres doivent également restituer tous leurs documents de voyage au secrétariat général de la présidence.
Des élections à organiser avant la fin de l’année
La nouvelle équipe aura fort à faire en tout cas. Il reste dix mois à la junte avec à sa tête le colonel Mamadi Doumbouya, qui a pris le pouvoir fin septembre 2021, pour organiser des élections et transmettre le pouvoir aux civils, selon le chronogramme conclu avec la Cédéao.
La Guinée connaît une crise politique profonde, le dialogue entre les autorités et les partis politiques n’ayant jamais pu être rétabli. Par ailleurs, sur le front social, les sources de mécontentement sont importantes : il y a la cherté de la vie mais aussi les restrictions qui frappent Internet depuis le mois de novembre et enfin les coupures d’électricité récurrentes qui ont provoqué, ces dernières semaines, plusieurs manifestations à Conakry.