Je reviens en ce moment charnière de l’histoire de mon pays pour reprendre ma plume après quelques années sabbatiques. Aucunement je n’ai la prétention de faire de la moraline comme disait Onfray, encore moins de faire un cours magistral à l’endroit de mes pairs. Et mon intime conviction sur ce qui se passe tristement dans ce pays, est que le vieux Sénégal se meurt, un Nouveau tarde à apparaître ; entre ce clair-obscur surgissent des monstres politico- juridiques (pour paraphraser Antonio Gramsci) qui dévorent les droits des citoyens acquis sur l’autel de sacrifice de vies humaines.
Depuis des années le Sénégal sombre dans le communautarisme régionaliste et politique qui a sapé notre commun vouloir de vivre ensemble. En clair le pays semble divisé par des démons de la Démocratie qui l’ont précipité vers cet imbroglio. Or, La nation étant un plébiscite de tous les jours selon Renan, celle du Sénégal vraisemblablement semble disloquée sans pour autant que les malheureux intellectuels qui dînent avec le diable, n’en soient les remparts.
Hélas à toute chose malheur est bon! Cette situation indubitablement, projettera notre pays vers un horizon stable eu égard à ses effets actuels sur notre Etat de droit et sur notre démocratie. Ce qui est certain aujourd’hui, c’est que notre pays va se départir de son désir mimétique de copier systématiquement le droit français pour adapter dorénavant notre droit positif aux réalités conflictuelles du socio-politiquement correct qui les engendrent. Le revirement historique de jurisprudence du conseil constitutionnel qui devient compétent pour statuer sur des lois constitutionnelles afin d’apprécier leur constitutionnalité, en dit long.
Cette pseudo crise est un mal nécessaire dans la reconstruction d’un État-nation malmené, dans la consolidation de notre République par une séparation fonctionnelle des trois pouvoirs et dans le parachèvement d’une démocratie représentative effective sans détournement de mandat. Tous s’accordent sur l’idée selon laquelle nous devons dialoguer pour des consensus sur notre justice, notre éducation et nos institutions et non sur l’accessoire pour éviter de nous retrouver demain, dans une autre impasse politique qui écornerait l’image du Sénégal. Il y va de la responsabilité de chacun et de tous les acteurs cloués aujourd’hui au pilori, notamment les sociétés civiles partisanes, les médias de propagande, les religieux apeurés et les politiques immoraux. Quant au peuple victimes de ces bourreaux, il ne veut ni du pain, ni du vin( bissap)mais de l’éducation pour les contrôler et pour exercer sa souveraineté.
La Démocratie politique est morte Vive la démocratie sociale au Sénégal!
Birane Diop Inspecteur de l’Education et de la Formation