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Répression contre l’opposition, les médias, la société civile : Le rapport de Human Rights Watch accable le Sénégal

Human Rights Watch, dans son rapport rendu public lundi 22 janvier, déclare, entre autres, que les autorités sénégalaises répriment l’opposition, les médias et la société civile, à l’approche des élections générales qui doivent se tenir le 25 février 2024… Non sans indiquer le bon chemin pour une tranquillité d’esprit…

Human Rights Watch, entre 2021 et 2023, peint en noir le Sénégal, l’accusant de répression contre l’opposition, les médias, la société civile.

Pour ossaturer son rapport, axé entre novembre 2023 et janvier 2024, Human Rights Watch dit avoir interrogé 34 personnes, dont 9 membres de partis d’opposition, 13 membres de groupes de la société civile sénégalaise, 6 journalistes, 2 professeurs d’université, 3 avocats sénégalais et 3 proches d’activistes. Human Rights Watch a également examiné des reportages de médias nationaux et internationaux, des photographies montrant les blessures d’un manifestant à la suite d’actes de torture en juin 2023 et son dossier médical, ainsi qu’une vidéo montrant des gendarmes qui torturent un manifestant, également en juin.

Human Rights Watch a aussi partagé ses conclusions avec les autorités sénégalaises via le Directeur des droits humains auprès du ministère de la Justice, sollicitant des réponses à des questions spécifiques.

Human Rights Watch a précédemment documenté l’emploi d’une force excessive par les forces de sécurité, y compris des balles réelles et un usage inapproprié de gaz lacrymogène, pour disperser des milliers de manifestants dans tout le pays en mars 2021 et juin 2023.

Une répression, rappelle l’organisme, ayant commencé en 2021, « dans le contexte des procédures judiciaires concernant l’éminent leader de l’opposition Ousmane Sonko et de préoccupations suscitées par l’éventualité d’un troisième mandat du président Macky Sall, mais il y a eu une vague d’arrestations d’opposants politiques et de dissidents au cours des derniers mois.

A en croire,  Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur le Sahel à Human Rights Watch, « les forces de sécurité ont ciblé des dirigeants, des membres et des partisans du parti d’Ousmane Sonko (arrêté le 20 juillet), pour incitation à l’insurrection, atteinte à la sûreté de l’État, provocation de troubles politiques graves et association de malfaiteurs, entre autres. Bassirou Diomaye Faye, Secrétaire général du Pastef dissous,  en détention depuis le 14 avril, devant répondre de chefs d’accusation similaires à la suite d’un message critiquant les magistrats qu’il avait publié sur son compte Facebook ».

Le 31 juillet, note Human Rights Watch, le ministre de l’Intérieur du Sénégal a annoncé la dissolution du Pastef, au motif que ce parti aurait mobilisé ses partisans lors de manifestations violentes en juin 2023 et en mars 2021.

Ce qui tranche net, poursuit Mme Allegrozzi, avec « la promesse du président Macky Sall d’organiser des élections libres et équitables ».

Et l’organisme d’indiquer que les autorités devraient enquêter sur toutes les violences commises par les forces de sécurité, libérer les personnes détenues arbitrairement (près de 1 000 membres et militants de l’opposition ont été arrêtés dans tout le pays depuis mars 2021), y compris pour des raisons politiques, et garantir les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, essentiels à des élections véritablement libres et équitables.

« Les autorités devraient garantir les libertés fondamentales, et mettre fin aux détentions et poursuites arbitraires.

« La promesse du président Macky Sall d’organiser des élections libres et équitables est en contradiction avec le fait que les autorités remplissent les prisons de centaines d’opposants politiques depuis trois ans.

« Les autorités devraient enquêter de manière efficace sur toutes les violences commises par les forces de sécurité, libérer les personnes détenues arbitrairement et garantir les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.

« Alors que le Sénégal s’apprête à tenir des élections, les enjeux pour sa démocratie sont élevés », concluant Ilaria Allegrozzi, « les autorités sénégalaises devraient ouvrir des enquêtes impartiales, indépendantes et efficaces sur tous les cas d’usage de la force par les forces de sécurité tout au long de la crise pré-électorale et veiller à ce que les forces de sécurité respectent le droit de manifester pacifiquement.

« Les autorités devraient s’assurer que tous les Sénégalais sont en mesure d’exprimer librement leurs opinions et d’exercer leur droit de vote de manière équitable et pacifique »

Pour rappel, 20 candidats sont autorisés par le Conseil constitutionnel à se présenter à la Présidentielle de 2024.

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