Le Maire de la Ville de Dakar, l’honorable Député Barthélemy Toye Dias a présidé le vendredi 22 novembre un forum scientifique sur l’autonomisation économique des femmes organisé dans le cadre de la journée dédiée à la Ville de Dakar à la 31ème édition de FIDAK.
C’est dans une salle archicomble de femmes entrepreneures regroupées en GIE et d’artisans que s’est tenu le forum scientifique de la Journée dédiée à la Ville de Dakar en présence du Directeur Général du CICES M. Salihou Keita et d’une forte délégation du conseil municipal de la Ville de Dakar et des responsables de ses services techniques. On distingue dans la délégation municipale la 1ère adjointe au Maire Mme Ngoné Ndoye, le Maire adjoint M. Ibrahima Seydi en charge du commerce, le Maire adjoint Mme Mamy Ahou lo Dieng, en charge de l’Economie sociale et solidaire à la Ville de Dakar, le Maire adjoint en charge de la culture et du tourisme M. Matar Diao, la Directrice Générale du Fonds de solidarité et de Développement Municipal (FODEM) Mme Aminata Diop Samb entre autres personnalités présentes au forum. De nombreux parlementaires étaient également présents ainsi que des représentantes de Groupements de femmes actives dans la transformation artisanale de produits locaux et dans divers métiers de l’artisanat, de la culture et du tourisme.
Pour traiter du thème du forum « l’autonomisation économique des femmes pour un développement économique et sociale durable, durable », plusieurs personnalités se sont succédé au micro pour confirmer ce que l’on savait déjà ; l’engagement sans faille de la Ville de Dakar à côté des femmes entrepreneures, artisans et acteurs culturels des 19 communes d’arrondissement et son soutien indéfectible de leurs initiatives économiques. Un engagement renforcé par le Maire Barthélémy Dias depuis qu’il est à la tête de la Ville de Dakar qui se traduit aujourd’hui par l’augmentation de la surface d’exposition réservée aux Groupements de femmes et aux artisans de la Ville de Dakar pour cette présente édition de la foire qui est passée de 150 M2 à 300 M2 cette année.
Prenant la parole au nom des artisans installés dans les stands de la Ville de Dakar, Mme Thiaba Koura Faye a remercié M. le Maire Barthélémy Dias pour son respect de la parole donnée, lui qui s’était engagé lors de la dernière édition de la foire à étendre l’espace d’exposition de la ville de Dakar afin d’accueillir encore plus d’artisans et de femmes entrepreneures.
Au sujet de l’autonomisation des femmes, Mme Thiaba Koura Faye a affirmé à qui veut l’entendre ‘que c’est la Ville de Dakar qui les a rendues autonomes. « Nous, nous sommes autonomes grâce au programme de formation, d’encadrement et de financement du FODEM. ». Elle a saisi l’occasion pour renouveler ses remerciements à la Directrice Générale du FODEM Mme Aminata Diop Samb qu’elle considère comme « une grande dame, une femme de valeur ».
Elle a adressé à M. le Maire les remerciements des artisans de Dakar qui sont très fiers de lui selon leur porte-parole du jour. .
La Ville de Dakar garante de l’accompagnement des femmes à travers le FODEM
S’il y a des dakaroises qui ont été fortement marquées par cette 31ème FIDAK, c’est bien les femmes membres de l’Association des sourds-muets et malentendants. Mme Khadijatou Maram Samba, leur Présidente afait savoir que pour une première fois, elles se sont senties dans la société grâce à la Ville de Dakar en permettant aux malentendants et aux non-voyants de participer à la Foire. Elle a informé que Mme Samb la Directrice du FODEM a promis de les former et de les accompagner et exprimé le souhait de disposer d’un local pour travailler.
Mme Aminata Diop Samb Directrice générale du FODEM a remercié M. le Maire Barthélémy Toye Dias sans qui le FODEM n’aurait pas pu former et financer plus de 25000 femmes.
Revenant sur la pertinence et l’actualité du thème de l’édition 2023 de la FIDAK, Mme Samb a expliqué que cette présente édition de la Foire coïncide avec la déclaration par le système des nations unies de l’année 2023 comme étant l’année internationale du mil ; ce qui parle aux sénégalais pour qui le mil est un élément essentiel de l’alimentation, et parle en particulier aux femmes qui se sont massivement investies dans la transformation de céréales locales. À ce titre, un des temps forts de la journée de la Ville de Dakar à la FIDAK a été la présentation par les femmes transformatrices de plus de 200 recettes de mets et plats à base de mil au-delà du lakh, du thiakri et des cakes à base de mil. C’est dire que le mil offre différentes recettes qui méritent d’être mieux exploitées par nous autres sénégalais avant que des étrangers ne le fassent à notre place. Plus qu’un enjeu de consommation local, c’est un enjeu d’autonomisation économique et social des femmes.
Abordant le thème du forum scientifique proprement dit, « l’autonomisation économique des femmes pour un développement économique et sociale durable », Mme Samb a fait savoir que la Ville de Dakar a joué un grand rôle et continue de le jouer dans l’autonomisation des femmes en tirant profit des leçons apprises de l’expérience d’accompagnement des femmes par le FODEM. La Directrice du FODEM a relevé que quand les femmes reçoivent du financement sans formation, cela les conduit le plus souvent à des détournements d’objectifs. L’évaluation des activités duFODEM avait montré que le financement à lui seul ne suffit pas. Cette évaluation a montré que les femmes savent entreprendre, et savent épargner mais elles sont capables de gaspiller en une heure de temps à l’occasion de cérémonies familiales ou autres festivités tout l’argent qu’elles reçoivent ce que déplore Mme Samb.
Ce constat a amené le FODEM à mettre en place un important Programme d’autonomisation économique des femmes et des jeunes qui fait précéder le financement par la formation et se décline sous forme de sessions de renforcement de capacités des femmes des 19 communes d’arrondissement de la Ville de Dakar dans des domaines bien ciblés, suivies de financements et du suivi post financement.
Ce vaste programme a permis de former et de financer plus de 25000 femmes selon la Directrice du FODEM. Il intègre plusieurs modules de formation ; à commencer par la formation à l‘éducation financière pour lutter contre les détournements d’objectifs.
La formation à l’entrepreneuriat féminin est un autre module de formation offert aux femmes qui leur donne les clés pour entreprendre et devenir de véritables cheffes d’entreprises capables de développer des entreprises prospères.
Elles sont aussi formées dans l’économie sociale et solidaire et dans les métiers avec 15 modules de formation technique (Pâtisserie, savonnerie, fabrication d’eau de javel, transformation de céréales etc).
Une composante majeure aujourd’hui dans l’accompagnement des femmes entrepreneures se trouve être la formalisation. La formalisation va au-delà de disposer d’un NINEA et d’un registre de commerce. Une entreprise se doit de tenir une comptabilité. C’est le minimum pour elle. Cela fait partie de la formalisation. C’est la raison pour laquelle le FODEM a signé une convention avec le Cabinet d’expertise comptable Aziz Dieye pour permettre aux femmes d’accéder par whatshap à leur plateforme CGA DIGITAL qui permet la récupération de toutes leurs opérations financières journalières pour faire une tenue de comptabilité exhaustive et de générer des états financiers pour leurs entreprises. La Directrice du FODEM a tenu à remercier le Conseil municipal d’avoir accepté de délibérer sur la signature de cette convention.
Plus de 400 groupements demandent d’ores et déjà à bénéficier de ce service très pratique de tenue de comptabilité à en croire la Directrice du FODEM. A termes, il s’agit pour le FODEM de connecter à la plateforme les 25000 bénéficiaires de son portefeuille d’accompagnement.
Sur le financement, les femmes ont du mal à répondre aux exigences de garanties, d’apport personnel, de gages et d’hypothèques de toute sorte. Pour faire face à ces contraintes, le FODEM avec l’appui de la Ville de Dakar propose aux femmes et à leurs groupementsdes financements à des conditions exceptionnelles avec les SFD partenaires. Tous les groupements appuyés bénéficient d’un taux d’intérêt exceptionnellement bas de 2%, sans garantie, sans gage, et sans hypothèque. Qui dit mieux ! C’est cela l’autonomisation économique des femmes selon Mme Samb.
Un mécanisme de suivi évaluation post financement est mis en place pour s’assurer du remboursement des crédits octroyés aux groupements de femmes et faire en sorte que les financements aient des impacts durables sur les femmes aussi bien sur le plan économique que sur le plan social.
C’est la grande différence entre le financement bancaire classique et les financements octroyés dans le cadre de l’économie sociale et solidaire dont l’impact économique, social et environnemental est incomparable.
Vers un Programme de développement économique local de la Ville de Dakar
En matière de promotion de l’économie sociale et solidaire, la Ville de Dakar est un exemple au plan mondial. C’est la première collectivité territoriale à avoir travaillé de façon méthodique et continue sur l’économie sociale et solidaire jusqu’à disposer d’un plan stratégique de développement économique local qui anticipe sur la Loi d’orientation sur l’ESS qui exige aux CT de disposer d’un tel instrument de développement et de planification stratégique du développement local.
La Ville a aussi anticipé sur la Loi sur les Start Up en mettant en place la CEPEM qui accompagne les Startup pers hommes et femmes en leur offrant un espace et un écosystème d’encadrement propice à l’éclosion de leur talent entrepreneurial.
C’est Tout cela qui a valu à M. le Maire de la Ville de Dakar son poste de coprésident du GSEF, Président de Metropolis et à la Ville d’être plébiscité par 62 pays comme un modèle inspirant pour développer l’économie sociale et solidaire. Mieux, une résolution des nations Unies a retenues 12 recommandations parmi lesquelles une qui demande aux villes africaines de s’inspirer de la Ville de Dakar pour développer l’ESS.
Dans une perspective d’un vaste Programme de développement économique local, et pour plus de synergie d’action, Mme Samb a terminé son intervention par un plaidoyer pour la réunion de tous les programmes et projets éparpillés dans les différents services et directions de la Ville dans une grande Direction qui aura en charge l’autonomisation économique des femmes conformément aux recommandations d’une étude d’évaluation conduite par le FODEM et le système des nations unies sur l’ensemble projets d’économie sociale et solidaire développés par la Ville de Dakar à travers ses différentes structures ( PAPSEF, DGA, DAS, CEPEM, Projet d’appui aux acteurs culturels, direction en charge de l’insertion des jeunes etc).
