Le numéro 2 du parti pastef dissous, Bassirou Diomaye Faye, est désigné pour mener la campagne de la collecte des parrainages, alors qu’il se trouve dans les liens de la détention.
La nouvelle stratégie adoptée par Ousmane Sonko et ses camarades est-elle pertinente? Portera-t-elle ses fruits? Sur la question, Abdoulaye Mbow, journaliste analyste politique, donne son point de vue. Ce dernier de souligner que plusieurs étapes sont encore à franchir avant de se porter candidat à la présidentielle, notamment, la validation des candidatures par le Conseil constitutionnel.
« Pour moi, les principales forces du candidat choisi par l’ex-pastef, ne sont autre que le fait qu’il soit une personnalité qui est assez reconnue du point de vue de sa présence aux côtés de Ousmane Sonko. Mais également de ces personnalités de ces formations politiques qui ont pu porter haut les discours de cette formation politique à travers un programme mutuellement et collectivement avec les personnes avec qui il partage la formation politique autant dans ses objectifs autant dans ses orientations autant dans ce qu’il voudrait appeler comme changement pour ne pas utiliser le mot rupture à tout point de vue.
Maintenant on le sait pertinemment parce qu’un Diomaye Faye qui est dans les liens de la détention, cela peut être un point faible dans la mesure où dans certaines contrées du Sénégal il n’est pas si bien connu par rapport à Ousmane Sonko. Le fait qu’il ne puisse pas battre campagne, si par extraordinaire sa candidature était validée par le conseil constitutionnel, de ce point de vue là, on peut dire oui. Mais je crois bien que le candidat qui doit faire face à son peuple pour vendre le projet à travers son discours pour créer l’attraction et pour créer une attractivité politique et véritablement l’engouement électoral du point de vue de la communication politique comme du point de vue du marketing électoral, il ya quelque chose qui manquera.
Mais dans tous les cas, il appartiendra à ceux-là qui sont autour de Bassirou dans son directoire et qui sera peut-être mis en place dans les prochains jours voire dans les prochaines semaines, il leur appartiendra d’être les relais et les bons relais qui pourront faire épouser le projet de l’ex Pastef et en attendant de voir si cette candidature passera comme toutes les autres candidatures au niveau du Conseil constitutionnel », a indiqué le journaliste analyste.
Maintenant, reste à savoir si le transfert tant attendu par les siens, sera suivi comme lettre à la poste par les militants et sympathisants de l’ex-parti Pastef. Rien n’est moins sûr même si certains, sous réserve, parlent de possible vote émotionnel mais l’attitude d’un électeur est toujours imprévisible.
« La chose à rappeler et qui est essentielle, c’est mon avis, c’est que tout le monde était concentré sur la probable participation de Ousmane Sonko. On attendait de voir la décision rendue dernièrement par la cour suprême et pour que l’on rejuge la décision du juge Sabassy Faye du tribunal de Ziguinchor. On s’attendait véritablement à ce que Ousmane Sonko va poursuivre.
Mais effectivement, tout le monde était concentré autour de Ousmane Sonko. Le plan B, vous avez vu la communication utilisée par Pastef, c’était de dire qu’il n’y avait aucun autre plan, si ce n’est le plan Ousmane Sonko. Et de ce point de vue, on se préparait éventuellement à dire, mais à quand le plan B. Maintenant que le plan B a été véritablement mis en brale avec une communication réussie, il faut le rappeler, aujourd’hui, je crois que véritablement, les autres État-majors politiques doivent se rendre à l’évidence que Pastef n’est pas un parti pour soutenir une candidature de l’opposition si ce n’est une candidature issue de ces flancs. De ce point de vue, il y’aura une autre forme de remobilisatuon à mon avis par rapport aux autres chapelles politiques surtout celles-là issues de la coalition Yewwi Askan Wi et par extension les autres flancs de l’opposition.
Mais également en face, il y’a Benno Bokk Yakaar et je crois bien que le président de Benno Macky Sall a eu même à sortir des piques par rapport à ses lieutenants et par rapport aussi à ses militants et responsables, de ce point de vue, je crois qu’il ne faudrait pas que Benno soit dans cette forme de communication à mon avis qui est assez maladroite qui très vite fait rejaillir et rappeler les résultats qu’avaient obtenus Bassirou Diomaye Faye aux dernières élections face à Madame Thérèse Faye, je crois que ce n’est pas la même élection. Ils faut se rappeler d’une chose, il y’ a une certaine mobilisation et un travail qui a été accompli par certains responsables comme Guy Marius Sagna au niveau de la diaspora non sans tenir compte aujourd’hui de cette mobilisation qui aujourd’hui parrait être en berne mais qui est là et qui est constante. Les sénégalais attendaient de voir qui sera le candidat officiel de Pastef en attendant d’y voir beaucoup plus clair.
Maintenant que c’est Bassirou Diomaye iomaye, je crois que de ce point de vue, chacun travaillera pour mieux accélérer la cadence liée à la massification mais également à l’atteinte des objectifs par rapport au parrainage. Mais dans tous les cas, il faudra quand-même que l’on rappelle une chose qui est essentielle, il faut qu’on se dise que pastef garde peut-être quelque part son plan C, parce que nous sommes depuis un certain temps dans un système d’élimination qui n’est plus systèmatique mais qui est systémique si l’on se réfère justement aux éliminations de Karim Wade et de Khalifa Sall. Et on est dans une situation où Ousmane Sonko pourrait être définitivement exclu de la course à la présidentielle. Donc l’ensemble de ces agrégats là peuvent véritablement mieux profiter à Pastef du point de vue de la mobilisation, ce qui pourrait amener les autres chapelles à changer de ligne par rapport au lancement du jeu de séduction lancé à ces leaders politiques », a dit le journaliste analyste Abdoulaye Mbow.
Aly Saleh