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Immigration clandestine de notre vaillante jeunesse, quelle solution pour endiguer le mal ?

Le barça ou barçaac évoque pour nous, un souvenir douloureux et continue de décimer notre jeunesse.

Depuis des décennies, « la route du Maroc » a été la voie utilisée par des milliers d’africains, plus particulièrement des jeunes sénégalais pour atteindre l’Occident et tenter de vivre un certain Eldorado. Dans nos familles, nous avons cet oncle, ce cousin et même ce papa qui est devenu immigré en traversant le désert du Sahara.

Dans les années 2000, plus particulièrement en 2005, des jeunes sénégalais ingénieux et surtout courageux ont créé une nouvelle voie directe entre les cotes sénégalaises et celles espagnoles.

Jamais on aurait imaginé que des pirogues artisanales, bondées de centaines de jeunes, pourraient naviguer sur l’océan pendant une dizaine de jours au péril de la vie des occupants.

Commence alors des départs organisés sur tout le long des 700 km de côtes sénégalaises. De ouakam à Kayar, des parcelles assainies à cambéne, de kafountine à élinkine, de mbour à Saint Louis…

Des embarcations de fortune sont donc utilisées par notre jeunesse à la recherche de fortune et de mieux être en occident.

Certes, des milliers de jeunes ont pu réaliser leur rêve suicidaire mais des familles entières ont été endeuillées et le Sénégal a perdu des centaines et des centaines de jeunes qui ont désormais comme sépultures, le fond des océans.

De 2005 à 2012, nous avons perdu combien de jeunes? Nul ne pourra donner le chiffre exact qui est proche de l’hécatombe.

Avec l’invasion de la Libye par l’occident et la mort de Khadafi en octobre 2011, la désagrégation de l’Etat libyen installe le chaos dans cette région avec l’apparition des groupes djihadistes qui a renforcé le terrorisme dans le sahel avec son lot de coups d’états, de meurtres …

Une autre conséquence de cette crise libyenne est la mise en place d’un vaste réseau de passeurs pour permettre à des jeunes africains d’atteindre les côtes italiennes à partir de la Libye.

Des milliers de jeunes sénégalais de toutes couches sociales confondues (chômeurs, étudiants, ouvriers…) ont emprunté cette voie pour immigrer en Italie.

Nos jeunes ont été emprisonnés par une bande de criminels à la recherche de profits. D’autres ont perdu la vie sur la route entre l’Algérie et la Libye.

A partir de cette année 2023, les jeunes ont découvert une nouvelle route qui les mènent cette fois ci pas en Europe, mais aux États Unis.

Le pays de l’oncle Sam qui semblait être inaccessible par la voie irrégulière, est aujourd’hui la destination favorite de nos jeunes.

Tout à coup, on entend parler de Nicaragua comme étant le chemin de l’exil.

Un état jadis méconnu par nos jeunes est aujourd’hui au centre de toutes les discussions.

Le plus cocasse dans l’histoire, est que Nicaragua est devenu la nouvelle route de transit pour les migrants de l’Afrique de l’ouest.

Cette route qui a permis à des milliers de jeunes de rallier les États Unis via l’Amérique latine est un long chemin détourné qui mène aux États-Unis.

D’ailleurs, des agences de voyage qui ont pignon sur rue à Dakar font aujourd’hui la promotion de cette destination en proposant des services sur mesure, facturés à plus de 5 millions.

Des jeunes sénégalais sont donc prêts à mobiliser plus de 5 millions de francs Cfa pour un voyage incertain, périlleux et parfois mortel.

Comme entre le Sénégal et le Nicaragua le visa est systématiquement délivré une fois en Nicaragua, un réseau de passeurs prend le relais pour guider les candidats au voyage.

Ainsi, nos jeunes prennent un itinéraire périlleux avec ce tracé incertain : Nicaragua – Honduras – Guatemala – Tapachula – Cochitan – Mexico – Las Conchas (Frontière américaine de l’Arizona) pour être retenus après dans des camps aux États Unis.

La question qui se pose est la suivante.

Pourquoi nos jeunes semblent perdre espoir?
Pourquoi sont ils prêts à mettre des millions et sortir du pays au péril de leurs vies?
Pourquoi les différents projets et programmes mis en place semblent ne pas retenir les jeunes?

La problématique de la jeunesse est transversale et surtout globale. Le Président Macky SALL a proposé des solutions intéressantes qui doivent être évalués et qui doivent évoluer.

Le Yew Ndaw Ni a réussi à mobiliser plus de 450 milliards sur 3 ans en donnant de l’emploi à des milliers de jeunes.

Est ce que ces emplois sont pérennes? Est ce que le salaire proposé est décent dans ce contexte de cherté du coût de la vie?

L’agriculture pouvait être une solution pour occuper la jeunesse en assurant notre sécurité alimentaire.

Est ce que les politiques agricoles sont incitatives pour notre jeunesse?
Avons nous fait la promotion des entrepreneurs agricoles jeunes?
Le matériel agricole est il mis à la disposition des jeunes ou est il capté par d’autres acteurs?

La problématique jeune sera la clé de la présidentielle de 2024. D’ailleurs sur ce plan, les jeunes trouvent plus d’échos dans le discours de l’opposition que dans les programmes mis en place par le gouvernement.

A six mois de élections, aurons nous la solution miracle pour maintenir vivace l’espoir de la jeunesse sénégalaise?

Assane Insa MANE

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