Ils furent premiers ministres du Sénégal. Mamadou Lamine Loum, Mimi Touré et Abdoul Mbaye, dans une correspondance commune, ont interpellé le chef de l’Etat sur la situation du pays. Dans leur document que nous vous proposons ci-dessous, ils l’ont saisi sur la question du troisième mandat, la tension qui sévit, la nécessité de sauvegarder des acquis démocratiques etc. Ci-dessous le texte intégral.
Monsieur le Président de la République,
En 2012, puis de nouveau en 2019, le Peuple sénégalais vous a majoritairement accordé ses suffrages pour présider aux destinées de notre cher pays. Conformément aux dispositions non équivoques de la Constitution, du reste corroborées conjointement par l’entendement conforme des citoyens mandants dûment informés ainsi que par votre acquiescement net et limpide dans des adresses et déclarations publiques orales et écrites, votre dernier mandat s’achève en février 2024.
Nonobstant, votre mutisme prolongé quant à vos réelles intentions ne manque pas d’attiser un climat de forte tension et d’inquiétude générale propice à de graves tensions sociales dans un contexte économique particulièrement difficile. La démocratie sénégalaise est majeure et tient son rang dans le concert des grandes démocraties.
Notre pays qui est connu dans le monde entier pour sa stabilité légendaire évolue dans un contexte sous-régional gros de tous les dangers et vous avez aujourd’hui la responsabilité historique de préserver l’héritage démocratique et de paix du Sénégal, héritage qui s’est construit au prix de luttes et sacrifices de plusieurs générations.
C’est pourquoi, nous vous invitons à sauvegarder ces acquis démocratiques fondamentaux en confirmant vos propos antérieurs selon lesquels vous n’êtes pas candidat à l’élection présidentielle de 2024 et en vous engageant à organiser des élections inclusives, libres et transparentes.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de nos sentiments respectueux et compatriotiques.