Le Confédération des Syndicats Autonomes du Sénégal (CSA), s’est fendue d’un communiqué pour condamner avec véhémence la montée en puissance de la violence notée dans différentes localités du pays depuis quelques jours.
Communiqué de la CSA :
Halte à la non violence
C’est avec une profonde consternation que les responsables et militants de la CSA ont suivi le déchainement d’une violence dévastatrice durant la journée du 16 Mars 2023. Cette violence a entrainé des destructions de biens publics et privés la mort d’un jeune adulte, des blessés et des arrestations massives. La CSA s’incline pieusement devant la mémoire du défunt.
La CSA considère que cette violence porte gravement préjudice aux intérêts des travailleurs, en particulier ceux du secteur informel. En effet, les difficultés de circulation, le ralentissement voire l’arrêt des activités économiques dans divers secteurs, privent de nombreux travailleurs du revenu quotidien dont ils ont besoin pour entretenir leurs familles.
Pis, il s’y ajoute qu’un climat de tension permanente ponctuée parfois d’une atmosphère insurrectionnelle détourne du pays tous les porteurs de projets d’investissement. En conséquence, en plus des périls sur la paix civile et la stabilité du pays, cette violence préélectorale dans les discours et dans les actes, fait courir de graves risques économiques pour les populations qui sont ainsi otages des rivalités malsaines entre des camps politiques.
C’est pourquoi, la CSA, tout en déplorant cette violence dévastatrice, condamne fermement tous les acteurs notamment, les forces de sécurité pour la répression aveugle et les nombreuses arrestations. La CSA appelle toutes les parties prenantes à la raison et à la retenue pour préserver notre pays de la catastrophe. Les légitimes « appétits présidentiels » ne doivent pas conduire à brûler notre beau pays, le Sénégal qui a toujours été un havre de paix. Aussi, la CSA invite et exhorte-t-elle les acteurs politiques à entamer sans délai un dialogue politique franc et sincère dans l’intérêt supérieur du pays, pour une élection présidentielle inclusive, démocratique et transparente en février 2024. En tout état de cause, il doit s’imposer à tous, le respect de l’Etat de droit dont entre autres, les libertés fondamentales consacrées par la constitution et autres lois du pays. A cet égard, l’exercice de la liberté d’expression et d’organisation de manifestations pacifiques dans les limites autorisées par les lois et le bon sens ne doit souffrir d’aucune restriction.
Face aux possibles périls sur le pays, liés aux dérapages durant la campagne préélectorale, le scrutin et la phase postélectorale, la CSA lance un appel à toutes les organisations syndicales de travailleurs, en particuliers aux centrales syndicales à constituer sans délai, une large structure de concertation et d’action pour la médiation dans les crises politiques et pour la veille sur le processus électoral en vue d’une élection présidentielle inclusive, libre, démocratique et transparente.
Plus généralement, la CSA est pour la création d’une synergie de toutes les structures de médiation pour peser d’un poids significatif et d’une voix forte dans les missions de médiation.
Dakar, le 20 Mars 2023 Le Secrétariat Exécutif Permanent de la CSA.