Pourtant tu sais que tu pues partout l’inélégance, Mais tu t’obstines tout de même à parler pour déranger le silence! Un silence où certains qui accéléraient �èrement hier la cadence,
Dans tous les sens, sont en train aujourd’hui de se perdre dans une terrible décadence.
Un silence dans un pays où les uns tiennent gravement leurs armes de défense,
Et les autres s’asseyent misérablement mais dignement sur leurs armes de pitance.
Un silence où chez certains, sent une agréable odeur embaumante d’encens, et vivant dans une quiétude et dans une insolente aisance,
Et chez d’autres, l’on peine même à respirer à cause d’une nauséabonde odeur fétide de pestilence. Et où l’on se demande en permanence comment assurer la quotidienne dépense!
Et pourtant, comme le stipule Fatou Diome: « Tout le monde a la responsabilité d’assumer son existence, même si on n’a pas les mêmes chances »,
Alors l’attitude la plus sage serait de se dire en toute circonstance: « Je pense d’abord avant de penser à me remplir la panse ».
Un silence encore dans un monde à l’envers où ceux qui ouvrent le plus les yeux sont les aveugles de naissance,
Et ceux qui les ferment le plus sont ceux ayant des yeux pareils à des globes et plus clairs que des urnes de transparence!
Ce silence qui devait être un silence de résistance ou de résilience, serait-il �nalement devenu un silence d’ignorance ou d’insouciance?
Car après tant d’années d’errance, au moment où des peuples entiers cherchent à vivre réellement sous les soleils des « vraies » indépendances,
En se défaisant de leurs anciens bourreaux qui n’ont causé que leur perte, leur désillusion et leur terrible déchéance, D’autres comme les nôtres cherchent encore et encore de « nouveaux maîtres » pour d’insouciantes nouvelles dépendances!
Un si long silence qui en dit long de par son caractère si immense que même le Bon Dieu dans son in�nie omnipotence et dans sa miséricorde clémence,
Semble croiser les bras pour nous laisser lutter seuls avec notre piteuse et a�reuse impuissance.
Notre omniprésence dans le mal, dans l’interdit, dans les « thiaaxaaneries », dans le « je m’en foutisme », dans une inouïe violence et incompréhensible insolence,
Notre abâtardissement dans la corruption, dans la calomnie, dans la méchanceté, dans le désordre, dans la fornication, dans la trahison, dans l’orgueil, dans le mal, dans la suspicion, dans le dénigrement, dans les faux témoignages, dans le blasphème, dans le mensonge éhonté et dans la médisance,
Font que non seulement nous nous regardons maintenant en chiens de faïence,
Mais aussi nous nous complaisons à être pour cette nouvelle racaille de gouvernants, leur boîte de résonance,
Et encore et surtout nous con�rmons e�royablement que dans notre pays, des gens aussi ignorants et aussi malhonnêtes aient autant d’in�uence et récoltent autant d’a�uence!
Quand dans un pays le mensonge devient une évidence, et que la vérité devient vide de sens, c’est là le début de toutes
les indécences…
MYSTIC