Le nouveau président de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), Serigne Bassirou Guèye, a renfilé sa robe de Procureur de la République, le temps d’un face-à-face avec la presse pour, dit-il, apporter des ”clarifications sans charger”.
Accusé, par Ousmane Sonko d’avoir falsifié le procès-verbal d’enquête dans le dossier de viol l’opposant à la masseuse Adji Sarr, l’ancien chef du parquet de Dakar se décharge. Non sans souligner qu’il ne va pas donner une suite judiciaire aux ‘’allégations’’ du leader de Pastef.
‘’J’ai été procureur de la République pendant neuf ans. Je n’ai pas besoin de plainte. J’ai choisi aujourd’hui de répondre comme ça. Sereinement, tranquillement, sans charger, pour essayer juste de vous éclairer. Je ne porterai pas plainte contre Ousmane Sonko. S’il fait encore des accusations, j’ai les moyens de répondre plus que je ne l’ai fait aujourd’hui’’, déclare-t-il avant de s’engager dans une entreprise de démantèlement des accusations du leader de Pastef.
Celles-ci porteraient, selon lui, sur trois points. ‘’En résumé, il me reproche trois choses : il dit que j’ai voulu l’arrêter quand on était en enquête préliminaire. Il dit que j’ai enlevé des éléments à décharge le concernant. Il dit que j’ai introduit dans le PV des pièces uniquement pour le charger. Sur ces trois points, j’ai démontré qu’il s’agit d’accusations fausses. Il était impossible que je l’arrête, parce que quand on poursuit un député, il n’y a que deux voies de procédure possibles : soit on est dans la flagrance, dans ce cas, j’aurais pu l’arrêter où il se trouve, même s’il est député ; soit on fait une enquête préliminaire’’, souligne-t-il.
L’ancien maître des poursuites indique qu’il a choisi l’enquête préliminaire. ‘’Une fois l’ayant choisi, je suis dans l’impossibilité de l’arrêter’’, rembobine-t-il.
S’agissant des éléments qui ont été retirés du procès-verbal, il s’agit, d’après Serigne Bassirou Guèye, de la ‘’réflexion du gendarme sur les faits’’. ‘’Ce ne sont pas des faits, ni des preuves, mais des réflexions de gendarme. Est-ce que des réflexions de gendarme peuvent disculper Sonko ? Si oui, c’est grave. Il dit que le gendarme a sorti trois contradictions d’Adji Sarr qui le disculpent. Mais le gendarme a également sorti six contradictions d’Ousmane Sonko. On n’a rien enlevé qui le décharge et on n’a rien mis qui le charge’’, rectifie-t-il.
Quant au rapport de la gendarmerie brandi par Ousmane Sonko comme élément qui l’incriminerait, Serigne Bassirou Guèye invite le maire de Ziguinchor à le publier pour que l’opinion soit édifiée.