« La Sécurité Climatique : Établir Une Vision Commune Sur les Relations entre le Climat, les Conflits et la Sécurité Humaine… » au menu de réflexions pendant 48 heures (document/Expert)
Si le récent rapport du GIEC intitulé « Changement Climatique, Impacts, Adaptation et Vulnérabilité » reconnaît le rôle du climat dans l’intensification des vulnérabilités liées aux conflits et exige que les stratégies d’adaptation au climat deviennent un instrument permettant de réduire les impacts du changement climatique sur les facteurs de conflit, notamment en réduisant les inégalités et les injustices et en favorisant la cohésion sociale, l’action des populations pour renforcer la résilience et les relations entre l’État et la société, a appris, le reporter du journal agricole, environnement, changement climatique sénégalais (lejasenam et Rondelleplus), auprès des autorités de CGIAR et de ses partenaires, dans le cadre du Renforcement de la Résilience Systémique contre la Variabilité des Extrêmes Climatiques (ClimBeR Initiative), dont un marathon de conclave de deux (2) jours se déroulent à l’instant, à Dakar, axé sur le thème : « La Sécurité Climatique : Établir Une Vision Commune Sur les Relations entre le Climat, les Conflits et la Sécurité Humaine… ».
Selon le document parvenu au desk changement climatique de Rondelleplus et du journal agricole, environnement, changement climatique sénégalais (lejasenam), il est souligné que : « Au Sénégal, les principaux secteurs de production tels que l’agriculture, l’élevage et la pêche, qui emploient 70% de la population active et contribuent à 15,3% du PIB, sont fortement affectés par le changement et la variabilité climatique. La diminution de la période de croissance de biomasse, la répartition irrégulière des précipitations dans le temps et dans l’espace, la hausse des températures, la dégradation croissante des sols, la fréquence des périodes sèches et des inondations ainsi que l’érosion côtière et l’acidification des océans sont autant de facteurs qui ont fragilisé les systèmes fonciers, hydriques et alimentaires et contribué à la baisse de la productivité agricole et animale. L’impact s’est également fait sentir dans les écosystèmes marins sénégalais puisque l’augmentation des températures de l’eau, l’acidification des océans et la salinisation de l’eau ont affecté la productivité des océans, modifié les courants marins et changé la distribution, la reproduction et la migration des espèces, poussant les poissons à migrer vers le nord, vers des eaux plus froides, et sapant les moyens de subsistance de nombreux pêcheurs ».
Toujours, parcourant le document de la structure climatique dite CGIAR, il est mentionné que : « L’impact du changement et de la variabilité climatique sur les systèmes terrestres, hydriques et alimentaires au Sénégal peut compromettre la disponibilité de ressources naturelles essentielles et accroître la concurrence pour leur accès et leur utilisation. La variabilité des précipitations et les sécheresses réduisent la disponibilité des terres et des ressources en eau qui sont cruciales tant pour les cultures que pour l’élevage. Les communautés pastorales sont de plus en plus contraintes de modifier leurs itinéraires de mobilité, ce qui les amène à se rapprocher des communautés agricoles avant la fin de la saison des récoltes, entraînant parfois la destruction des cultures et le déclenchement de tensions. Ce problème peut aggraver les tensions existantes entre les deux groupes de subsistance, qui sont parfois liées à des rivalités politiques ou ethniques. L’impact du climat sur les systèmes terrestres, hydriques et alimentaires peut contribuer indirectement à l’augmentation de la radicalisation et du recrutement par les groupes armés non étatiques en compromettant les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire. L’augmentation de la pauvreté et du chômage ainsi que l’absence de moyens de subsistance viables et d’activités génératrices de revenus peuvent également accroître la probabilité que des individus, en particulier les jeunes, se livrent à des activités criminelles et illicites telles que le brigandage, le vol, l’exploitation forestière illégale, les cultures illicites et différents types de trafic, minant ainsi la capacité de l’État et augmentant la fragilité et l’insécurité ».
Pour rappel, l’objectif principal de ce conclave de 48 heures est de développer une vision commune et un plan d’action sur les moyens de renforcer les efforts d’adaptation au climat tout en contribuant également à la paix et à la sécurité au Sénégal.
Par Amadou Tidiane Sow