C’est connu de tous, la loi fait la politique et la politique fait la loi! Un proverbe wolof dit : « celui qui est calme et patient, est meilleur que celui qui est intelligent ». L’imprédictibilité et le bon timing font la fulgurance d’une attaque.
Le tout premier conseil des ministres du nouvel attelage gouvernemental propose dans son
communiqué sans citer de nom, pour être exact, la faisabilité et les moyens pour que certains acteurs politiques puissent retrouver leur éligibilité pour dit-t-on la consolidation du dialogue national et l’ouverture politique.
Et les acteurs politiques de poids qui sont inéligibles des faits de condamnation et de poursuite s’appellent Khalifa Sall et Karim Wade. Et cela fait couler beaucoup d’ancre et de salive.
Est-ce un moyen de diviser pour mieux régner comme le disent certains à 17 mois de la présidentielle? Tout porte à le croire, puisqu’on est en terrain politique où tous les coups sont permis.
Aussi depuis plusieurs semaines, la question du 3ème mandat est de plus en plus agitée. Mais il est tout de même important de préciser qu’il s’agit d’une question d’éthique et de moral. Il faut respecter la parole donnée, elle est sacrée surtout lorsqu’elle est dite par le chef. Plusieurs voix se sont élevées pour dire « non au 3ème mandat » de Macky Sall qui, lui n’a jusque là rien dit de clair sur sa candidature en 2024.
Paul Valery a écrit: « si l’Etat est fort, il nous écrase. S’il est faible, nous perissons ». Cette analyse, vous semble-t-elle aujourd’hui pertinente?
Si l’on peut le traiter sous l’angle de la philosophie politique classique, avec l’échelonnement selon lequel la nature ne favorise pas la société, considérant que l’homme est un loup pour l’homme. C’est pourquoi il faut un contrat social pour parvenir à un Etat fort qui régule cette société.
Puisqu’aussi l’excès de pouvoir de l’Etat est une menace pour la liberté de l’homme et le pouvoir politique ne doit pas entraver cette liberté. C’est pourquoi il nous faut des pouvoirs qui s’équilibrent (exécutif, législatif et judiciaire).
Les opposants Karim Wade et Khalifa Sall seront-ils bientôt amnistiés ?
Nul ne peut répondre par l’affirmative puisqu’il s’agira d’une révision de loi devant les députés. Lorsque l’on sait que le seul problème du pouvoir actuel c’est Ousmane Sonko et tout le monde s’est rendu compte de la radicalité du discours du leader du Pastef, une classe politique en rupture. Et la classe politique traditionnelle est incarnée par le parti socialiste dont Khalifa Sall est issu et le Pds avec Karim Wade qui remplace le père au moment où l’on agite la question de « retrouvailles de la famille libérale ». Et tout cela pourrait bouleverser le jeu politique pour la simple raison que les forces sont diffuses et Khalifa Sall et Karim Wade, en revenant dans la compétition, vont certainement remettre le jeu des alliances et à coup sûr ce ne sera pas au bénéfice du maire de Ziguinchor.
Dans tous les cas, les propositions de révision de lois sont attendues à l’Assemblée nationale.
Wait and see, un proche avenir nous édifiera.
Aly Saleh journaliste
