Une attaque qualifiée de « terroriste » a été « repoussée » vendredi aux portes de la capitale Bamako, dans la ville-garnison de Kati, coeur de l’appareil militaire et résidence du chef de la junte au pouvoir, a annoncé l’armée malienne sans fournir de bilan.
« La situation est sous contrôle et le ratissage est en cours pour débusquer les auteurs et leurs complices », a affirmé l’armée sur sa page Facebook.
« C’était tôt ce matin aux environs de 05h00 (locales et GMT) avec 2 véhicules piégés bourrés d’explosifs. Le bilan provisoire est de 2 assaillants neutralisés », a-t-elle ajouté.
Le Mali a été le théâtre de deux coups d’Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire depuis 2012 marquée par des attaques jihadistes sanglantes.
Très tôt, plusieurs habitants ont relaté à l’AFP une « attaque » de la base de Kati. « On a été réveillés par des tirs à 5 heures du matin et des bruits d’explosion », a dit un habitant, ainsi qu’un autre demeurant dans cette ville de garnison : « Notre camp est attaqué », a-t-il dit.
Une source militaire a affirmé à l’AFP sous couvert d’anonymat que l’attaque a visé la Direction du matériel, des hydrocarbures et des transports (DMHTA), un lieu de stockage de l’armée, où deux véhicules auraient été emportés par les assaillants.
Qui a attaqué? La question restait sans réponse vendredi dans la matinée, tandis qu’un déploiement de forces spéciales maliennes était visible et deux hélicoptères de l’armée survolaient la zone dans la matinée, a constaté un journaliste de l’AFP.
Jamais la base de Kati n’a été directement ciblée par une attaque jihadiste.
Cette ville-garnison a été associée par le passé à la plupart des coups d’Etat qui ont secoué l’histoire politico-militaire tourmentée de ce pays d’Afrique de l’ouest indépendant depuis 1960.
Les actuelles autorités militaires, auteurs d’un double coup de force en 2020 puis 2021, avaient pris le pouvoir par la force le 18 août 2020 à Kati, avant de « descendre » sur Bamako.
C’est également à Kati -où habitent le colonel Assimi Goïta, président de la transition et son puissant ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara- que sont systématiquement retenues les personnalités arrêtées lors des coups de force.