« Laudateurs » voilà comment le professeur Mary Teuw Niane qualifie ces voix qui s’élèvent pour une troisième candidature du Président Macky Sall, dans un post sur Facebook intitulé « le temps des laudateurs ». « Comme en 2010-2011, les laudateurs avaient parlé très fort pour convaincre le Président de la République d’alors Maître Abdoulaye Wade à se représenter pour un troisième mandat », rappelle celui qui fut ministre de l’Enseignement supérieur.
Poursuivant, il explique que « le Président Wade avait des résultats importants mais les Sénégalais ne voulaient pas d’un troisième mandat. De plus, ils soupçonnaient un stratagème pour la transmission du pouvoir à son fils ».
D’après Mary Teuw Niane, ceux qu’il décrit comme des « laudateurs », « ne travaillaient que pour eux-mêmes, pour leur survie ».
Le même scénario semble se dérouler si l’on se fie aux dires du professeur Niane. « Aujourd’hui encore, à vingt mois des élections présidentielles de février 2024, les laudateurs ressurgissent avec de nouveaux renforts. Ils appellent pudiquement à une troisième candidature du Président de la République, à un deuxième mandat de cinq ans. Ils ont un nouveau lexique qui abolit le troisième mandat de leur vocabulaire. »
Mary Teuw Niane met en garde contre « une violation de la parole donnée qui est le ciment de notre confiance mutuelle, qui est plus forte que les contrats signés des européens ».
Le candidat malheureux à Saint-Louis, lors des dernières élections locales, observe que ces « laudateurs » pourraient exacerber ce sentiment fatal à tous les régimes au Sénégal: jeppi ». « Car si la population intériorise ce sentiment, su nu la jeppèe, loo mën def du ñu ko gis, tout ce que le régime réalisera ne sera pas visible à ses yeux donc n’aura aucun impact sur le vote des citoyens », analyse-t-il.
Le professeur Mary Teuw Niane invite, sans le citer, le Président de la République à « l’élégance chevaleresque de rendre le pouvoir au peuple qui l’a investi et l’insigne noblesse du respect de la parole donnée ». Mary Teuw Niane.